Les revêtements extérieurs en bois massif ont la cote, et avec raison. Le bois est un matériau intemporel et les bardages qui en sont composés offrent une multitude d’options tant au niveau des couleurs que des designs, en plus de se marier merveilleusement bien avec d’autres types de revêtement comme la maçonnerie ou les panneaux d’acier.
Les exigences d’installation du Code de construction n’étant pas à jour pour ce type de revêtement, il n’est malheureusement pas possible d’effectuer une installation qui défiera le temps avec succès lorsque seules les règles du Code sont appliquées.
Instructions d’installation
Puisqu’ils connaissent bien les caractéristiques et les caprices de leurs produits, les manufacturiers ont pour la plupart développé des instructions d’installation qui, lorsque respectées, permettent au produit d’être durable et performant, même dans les conditions rigoureuses du Québec.
Le bois étant un matériau vivant, il ne réagit pas à l’humidité et à la chaleur de la même manière que les matériaux inorganiques. Un bardage en aluminium ou en vinyle ne réagit pas vraiment aux variations d’humidité. Le bois, de son côté, réagit lorsqu’il est exposé à une hygrométrie plus élevée pendant une période relativement longue. Une simple pluie, en revanche, n’est pas suffisante pour faire varier la dimension des planches de revêtement puisqu’elle s’assèche rapidement lors de l’apparition du soleil ou du vent.
Les principaux éléments qui différencient l’installation des revêtements extérieurs en bois massif et les autres types de bardages (vinyle, aluminium et acier) sont l’obligation de ventiler la cavité derrière le revêtement en forçant un mouvement de convection complet, le type et le nombre d’attaches requis et l’importance d’effectuer des retouches de peinture sur les coupes.
Points essentiels pour une installation de qualité :
– Une ventilation complète de la cavité derrière le revêtement
– Des attaches en nombre suffisant
– Des retouches de peinture aux endroits des coupes
Surfaces asséchées
Il est essentiel que les surfaces du parement soient asséchées afin de minimiser la teneur en humidité des planches. Pour ce faire, il est nécessaire d’installer les fourrures à la verticale afin qu’un mouvement d’air soit possible et permette d’assécher les surfaces derrière le parement.
Il est donc révolu le temps où certains installaient des fourrures horizontales dans le bas des murs afin d’obtenir un fond de clouage continu. D’une part, ce fond de clouage n’est pas requis et n’offre aucun avantage réel et d’autre part, ces pièces horizontales empêchent l’eau de s’évacuer par gravité et l’air d’assécher la cavité.
Afin d’éviter que de petits rongeurs puissent se faufiler derrière le parement, des manufacturiers proposent des grillages antirongeurs qui servent également de bande de départ.
En plus de laisser un espace ventilé dans le bas des murs, il faut également permettre voire forcer un mouvement de convection dans la cavité. Pour ce faire, une moulure de ventilation doit également être installée dans le haut des parements.
Plusieurs, à tort, omettent l’installation de la moulure de ventilation supérieure, car ils utilisent le vide sous toit comme exutoire supérieur. Or, bien que cette méthode ait démontré une performance acceptable, le Code de construction interdit cette pratique. Il est interdit que la lame d’air derrière le revêtement extérieur soit contiguë avec l’entretoit (9.27.2.2. par 4). Une moulure permettant à la fois de ventiler dans le haut du parement tout en bloquant le passage de l’air dans les combles est maintenant disponible sur le marché québécois.
Fixation : clous ou agrafes
Une installation permettant une ventilation efficace derrière le bardage n’est pas suffisante pour être une installation de qualité. La fixation du bardage est un élément important de l’opération. Deux options sont possibles : avec des clous ou des agrafes1 . Les fixations doivent être en acier inoxydable ou galvanisé trempé à chaud2 de dimension 304 (ou 316 pour les régions côtières). Il est à noter que lorsque la position d’une fixation ne peut être dissimulée, l’usage de clous est obligatoire et les agrafes ne sont pas permises.
Lors de la fixation des planches sur les fourrures, il est requis de fixer deux agrafes par fourrure, donc deux fois plus d’agrafes que de clous. Il doit également y avoir un espace d’au moins 3/4 po entre les deux agrafes.
Attention aux coupes
Bien que les planches aient été peintes en usine avant la livraison, des altérations au fini de surfaces sont inévitables. De manière générale, les retouches sur les altérations de surface sont bien exécutées en chantier. Par contre, les coupes, soit l’endroit le plus vulnérable, sont souvent laissées de côté. Il s’agit d’une omission fatale.
Le bois absorbe davantage d’eau à partir des coupes d’extrémité que sur les autres surfaces. Il est facile de comprendre que les canaux servant à la distribution de la sève se trouvent dans ce sens et que les coupes les exposent et leur permettent d’effectuer une succion de l’humidité ambiante à l’intérieur des planches. Le bois absorbe 250 fois plus rapidement l’humidité par les extrémités des planches que par les quatre autres faces. Il s’agit d’une véritable autoroute servant à la livraison de l’humidité dans le parement.
Exigences du manufacturier
Avant de procéder à l’installation de revêtements extérieurs en bois massif, il est important de lire les spécifications d’installation du manufacturier et de savoir que plusieurs d’entre eux ont des exigences différentes pour des produits similaires. Bien que, comme mentionné précédemment, certains manufacturiers permettent l’utilisation d’agrafes pour fixer leurs produits, d’autres l’interdisent formellement. Or, utiliser des agrafes sur un revêtement auquel le manufacturier refuse ce type d’attaches pourrait vous condamner à une lourde sentence : refaire l’installation au grand complet.
Afin d’uniformiser les règles de l’art dans l’installation des revêtements extérieurs en bois massif, plusieurs manufacturiers ont procédé à la rédaction du Guide des meilleures pratiques d’installation du revêtement extérieur en bois massif. Ce guide est disponible gratuitement sur le site cecobois.com. Il est à noter que les principaux manufacturiers québécois ont adopté les spécifications de ce guide dans leurs exigences d’installation.
1 Vérifier que le manufacturier du revêtement accepte l’usage d’agrafes. Certains manufacturiers refusent cette méthode et annulent toute garantie.
2 Pour les revêtements en cèdre, seul l’acier inoxydable est permis.
Quand vous dites, revêtement extérieur en bois massif, est-ce que vous incluez le Canexel?
J’ai jamais eu de problème avec le cèdre des maisons Viceroy ou le Fraser mais le Canexel oui, 2 Problèmes, un, de l’opalescence et l’autre des petits morceaux de peinture partis donc des retouches à faire.
Si je peux me permettre, l’appellation « revêtement de bois massif » est justement pour différencier le vrai bois, du bois « d’ingénierie » comme le Canexel.
Même principe que pour le plancher, « bois massif » vs « bois d’ingénierie ». 😉