L’entretien et la réfection des planchers de bois franc sont des étapes incontournables dans le cycle de vie d’un bâtiment. En fait, un plancher de bois franc devrait avoir une durée de vie équivalente à celle du bâtiment dans lequel il est intégré, soit environ une centaine d’années.
Pour maximiser la durée de vie utile d’un plancher dans son état d’origine, on recommande entre autres de garder les surfaces propres, d’éviter de circuler à l’intérieur en chaussure, de ne pas laver les planchers à grande eau et de maintenir un taux d’humidité ambiant constant (45 % optimal). Évidemment, un accident est vite arrivé et les aléas de la vie quotidienne auront tôt ou tard raison des surfaces immaculées d’un plancher neuf.
Malgré les bonnes intentions des propriétaires, on peut comprendre qu’il devienne difficile de s’y retrouver tellement l’offre de produits d’entretien est importante sur le marché. Il faut savoir qu’ils ne conviennent pas tous. En effet, les produits d’entretien ménager tout usage sont à proscrire d’emblée. Les produits d’entretien pour le bois à base de cire et à base d’huile sont aussi inappropriés, et il en va de même en ce qui concerne les produits de nettoyage pour les meubles. Coupez sur l’acidité, le vinaigre et les nettoyants aux agrumes, qui sont nocifs pour les enduits à long terme. Optez plutôt pour des nettoyants au pH neutre.
Le type d’enduit
Afin de pouvoir entretenir ou rafraîchir une surface de plancher de façon optimale, la première étape est de déterminer avec exactitude le type de fini avec lequel vous devrez composer.
Auscultez tout d’abord le bois du parquet et touchez-le. Si vous sentez toujours le grain du bois, il se pourrait bien que vous soyez en présence d’un plancher avec un fini huilé.
Les planchers cirés peuvent aussi conserver les attraits du grain du bois. Grattez la surface du plancher avec un objet dur pour vérifier si vous pouvez en retirer un film de cire. Pour confirmer votre diagnostic, vous pouvez aussi frotter un chiffon légèrement imbibé d’essence minérale comme le naphta. L’enduit du plancher déteindra sur le chiffon, si le solvant dissout la cire.
Ceci dit, les enduits de plancher réagiront avec des solvants spécifiques en fonction de leur nature. Si un plancher est en bonne condition et que vous souhaitez seulement lui redonner son lustre ou en uniformiser l’apparence, l’option de recouvrir le plancher avec un enduit compatible, sans sablage, peut s’avérer viable. Cette opération demeure toutefois plus à risque de rencontrer des problèmes de réactivité avec des contaminants.
Pour déterminer si vous êtes en présence d’un vernis à l’eau, vous ferez le même test avec le chiffon, mais en utilisant du xylène comme solvant. Pour les enduits de type « shellac » et la laque, l’utilisation d’un diluant à laque vous confirmera la présence de ces enduits.
| Les planchers de bois franc ont une durée de vie utile supérieure à l’enduit de finition qui les recouvre. Ils nécessitent généralement un sablage après une vingtaine d’années de service. |
Les produits miracles
Les cures de rajeunissement, les nettoyants lustrant et les autres produits miracles peuvent redonner temporairement un air de jeunesse à votre plancher, mais ne constituent pas des options viables à long terme. Mentionnons simplement que les applications seront à répéter fréquemment, ce qui finalement rend ces solutions moins intéressantes. Il faut aussi être au fait que certains de ces produits de régénérescence pourraient être nuisibles s’il y a application d’un nouvel enduit par la suite. Les traitements à la cire en sont un bon exemple, puisqu’ils peuvent s’avérer réactifs avec certains enduits de finition.
Lorsqu’un traitement lustrant à la cire est appliqué sur un plancher de bois, la cire est susceptible de pénétrer dans les petits interstices entre les planches. Dans de telles circonstances, même si on procède à un sablage complet du plancher, la cire qui aurait été poussée entre les planches risque de constituer une source de contamination potentielle pour le prochain enduit de finition.
La réactivité
Plusieurs types de vernis (polyuréthane, latex, etc.) seront réactifs à la présence de cire résiduelle sur les lames de bois. La réactivité des vernis aux contaminants risque de compromettre la qualité du travail en causant des « yeux de poisson » dans le fini.
Les autres sources de contamination relativement fréquentes constatées à la suite de l’application d’un nouveau vernis sur un plancher seraient liées à la présence d’huile ou de silicone dans le bois. Le silicone se retrouve fréquemment et sous plusieurs formes dans nos habitations, par exemple dans certains produits de polissage pour les meubles, dans les antisudorifiques et dans certains lubrifiants. Le silicone et les huiles sont donc susceptibles de se faufiler entre les lames d’un parquet et de persister dans le bois, et ce, même après un sablage en bonne et due forme.
Les solutions
À priori, les enduits avec des solvants à base d’alcool ou d’huile seront moins susceptibles d’avoir des problèmes de réactivité.
L’application d’une couche de base au « shellac » lors d’une réfection de plancher peut s’avérer intéressante pour sceller la surface du bois avant l’application d’un vernis. Le « shellac » étant beaucoup moins réactif, il empêche aussi le transfert de contaminants dans les couches subséquentes.
Finalement, si un plancher doit être sablé ou si l’on choisit d’en installer un nouveau, notre recommandation sera de favoriser les enduits à base d’huiles dures naturelles. Ces enduits peuvent être rafraîchis plusieurs fois sans nécessiter de sablage, ils sont non toxiques et écologiques, tout ça en conservant la chaleur du grain du bois. Les différentes méthodes d’application et les divers types d’huiles permettent aussi une variété de lustres et de couleurs. Voilà donc une alternative intéressante et durable aux enduits de planchers traditionnels!
| Attention! Les enduits de finition à base d’alcool peuvent dégager une quantité importante de vapeurs inflammables. L’application de ces produits devrait être exécutée par des professionnels et selon les instructions des manufacturiers (les flammes pilotes et les interrupteurs doivent demeurer fermés lors de l’application). |
