Technique

Comment assurer l’étanchéité maximale à l’air des fenêtres?

Bien que les compositions de murs soient de plus en plus performantes, du point de vue de l’efficacité énergétique, les fenêtres demeurent la partie la plus faible de ces assemblages.

Pourtant, il est possible de tourner cette lacune en avantage simplement en positionnant les ouvertures selon une orientation étudiée en fonction de l’implantation du bâtiment. Malheureusement, il reste du chemin à faire en la matière, puisque la culture populaire n’y est pas encore.

La réalité est que les deux principales faiblesses de la fenestration résident dans les pertes énergétiques entraînées par l’écoulement d’air et leur émissivité relativement élevée. La première faiblesse étant une source récurrente de plaintes des occupants d’un bâtiment, cet article se concentrera donc sur cette problématique.

D’un point de vue réglementaire, le Code de construction exige que la fabrication des fenêtres soit conforme à la norme AAMA/WDMA/CSA 101/I.S.2/A440. Mieux connue sous l’acronyme NAFS, pour North American Fenestration Standard, cette norme est harmonisée pour le territoire nord-américain où des spécifications canadiennes ont été ajoutées dans le but de répondre aux conditions climatiques particulières du territoire.

Pour une habitation, le Code de construction exige que les fenêtres respectent les exigences de la classe R (pour residential) et que le niveau d’infiltration et d’exfiltration d’air, mesuré à 75 Pa, soit inférieur à 1,5 l/s*m2 (0,3 pcm/pi3).

Cela peut sembler complexe à respecter. Pour simplifier la compréhension de cette exigence et s’assurer de la conformité de leurs produits, les manufacturiers ont l’obligation, par la norme, d’apposer une étiquette (permanente ou non) sur la fenêtre. Cette étiquette fournit les informations relatives à la performance atteinte d’infiltration et d’exfiltration d’air de la fenêtre. Il est donc facile de s’assurer que le produit acheté est conforme.

Toutefois, comme un produit conforme n’est pas un gage de performance si l’installation est déficiente, le Code de construction émet aussi des exigences concernant l’installation. À cette fin, la référence citée dans le Code est la norme CSA-A440.4 Installation des fenêtres, des portes et des lanterneaux.

Donc, côté réglementation, deux normes sont à connaître relativement aux fenêtres : le norme AAMA/ WDMA/CSA 101/I.S.2/A440 ou NAFS, qui vise la fabrication, et le norme CSA-A440.4, qui vise l’installation.

Sous un angle purement technique, il faut d’abord comprendre où se situe le plan d’étanchéité à l’air de la fenêtre et en assurer sa continuité avec l’élément constituant le système pare-air sur le mur isolé. Dans la pratique courante, le soufflage en pin jointé recouvert de PVC est souvent utilisé pour sceller le polythène à la fenêtre. Or, cette pratique est loin d’être optimale et n’est pas recommandée.

FIGURE 1

Le plan d’étanchéité à l’air d’une fenêtre se situe au niveau de l’extrusion (châssis) qui supporte le cadrage et le vitrage. C’est avec celui-ci que le plan d’étanchéité à l’air de l’enveloppe devrait être scellé.

Pour atteindre cet objectif, la norme CSAA440.4 offre plusieurs possibilités d’assemblages. Par contre, il ne s’agit pas simplement d’en choisir une au hasard, il faut choisir la bonne méthode en fonction du système pare-air du bâtiment visé.

Il importe de bien saisir la nuance lorsque l’on parle de ≪ pare-air ≫. Ce dernier ne se limite pas à un matériau, mais désigne plutôt un système compose par l’assemblage de divers matériaux.

Système pare-air à l’intérieur

Lorsque le système pare-air est effectué par l’intérieur, en scellant la membrane de polyéthylène (qui sert à la fois de pare-vapeur et contribue au système pare-air), il est primordial d’assurer la continuité entre le polythène et le dormant de la fenêtre. Cela est aisément réalisable en appliquant un matériau pare-air (mousse isolante, boudin d’éthafoam, jupe de polyéthylène) scellé entre la membrane de polyéthylène et le dormant de la fenêtre.

FIGURE 2

Pour en savoir plus, visionnez la capsule vidéo Isolation des fenêtres avec un système pare-air situé à l’intérieur.

Système pare-air à l’extérieur

À l’inverse, si le système pare-air s’effectue par l’extérieur à l’aide d’un revêtement intermédiaire en polystyrène extrudé scellé, en polystyrène expansé laminé d’une pellicule de polyoléfine scellée ou par l’application de mousse de polyuréthane, il est alors requis de rendre jointif ce revêtement intermédiaire avec le dormant de la fenêtre.

FIGURE 3

En plus des matériaux pare-air cités à la section « Système pare-air intérieur » servant à assurer la continuité entre le polythène et le dormant de la fenêtre, une membrane SBS telle que RedZone de Resisto peut également être appliquée du côté extérieur.

Pour en savoir plus, visionnez la capsule vidéo Isolation des fenêtres avec un système pare-air situé à l’extérieur.

En résumé, il est requis de se référer aux normes traitant de la fabrication et de l’installation des fenêtres afin d’assurer leur étanchéité à l’air maximale. De plus, il est essentiel de connaître les composantes du système pare-air du bâtiment afin d’assurer sa continuité adéquatement.

Bien que les membranes de polyoléfine telles que « Tyvek » possèdent une perméabilité à l’air suffisante pour répondre aux exigences du Code de construction, lorsqu’il s’agit de perméabilité à l’air du bâtiment, leur assemblage en chantier permet rarement d’en faire un système pare-air efficace. Il est plus juste de qualifier ces membranes comme étant des « parepluie » et de cesser d’utiliser à tort le terme « pare-air » pour les décrire.

À propos de l'auteur

Marie-Pier Germain et Marco Lasalle

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