Rénovation Technique

Cinq moyens de rentabiliser un projet de rénovation

Écrit par Marco Lasalle

Est-il possible d’augmenter à la fois la qualité des travaux de rénovation, la satisfaction des clients et les profits, et ce, sans augmenter le prix de la soumission?

La réponse est OUI. Et contrairement à la croyance populaire, la rentabilité d’un projet (ou sa non-rentabilité) ne débute pas le premier jour des travaux, mais bien avant. Le succès ou l’échec d’un projet est souvent déjà orienté lors de sa genèse.

Mais pourquoi, à prix égal et pour un projet similaire, certains entrepreneurs font-ils des profits honorables alors que d’autres peinent à couvrir leurs frais? La réponse se trouve dans la planification du projet. Un projet bien planifié permet d’écourter au maximum le temps nécessaire à sa réalisation.

Pensons-y un peu… Plus un chantier est de courte durée, moins il y a de possibilités de dépassement en coûts de main-d’œuvre, plus les paiements arrivent rapidement, moins il y a de frais de financement pour les dépenses liées au chantier, etc. Le contraire est aussi vrai, plus un chantier est long, plus il sera coûteux.

Voici un résumé des cinq éléments que les entrepreneurs en rénovation à succès appliquent dans leur travail au quotidien.

  1. Avoir un contrat clair (ce qui est inclut, ce qui ne l’est pas)

Un contrat clair donne la marge de manœuvre pour être efficace sur un chantier. Le contrat doit être facilement compréhensible pour le client. Il permet d’éviter les zones grises et les sous-entendus qui pourraient entraîner l’arrêt des travaux le temps d’élucider la question. S’agit-il d’une surprise en extra ou est-ce que la confusion était prévisible, donc inclus au contrat? Pour qu’un contrat soit clair, il doit contenir une bonne description des travaux. Cela permet de prendre des décisions rapidement lorsqu’un imprévu survient.

Par exemple, lorsqu’un contrat pour une réfection de toiture n’a comme seule description « Refaire le toit avec bardeaux 25 ans et membrane », comment réagir lorsque l’on se rend compte que les solins existants à la jonction entre les lucarnes et le toit sont déficients? Pour refaire les solins, il n’y a pas trente-six solutions: il faut retirer le revêtement des lucarnes pour installer les nouveaux solins sous la membrane de revêtement intermédiaire. La facture sera salée.

Puisque le contrat n’était pas clair, le chantier sera arrêté, le temps d’une négociation entre l’entrepreneur et le client. Entre-temps, il faut démobiliser les ouvriers pour les envoyer sur un autre chantier (qui n’était certainement pas prêt à les accueillir, ce qui entraînera donc d’autres pertes de temps et d’argent).

2. S’assurer de la disponibilité des sous-traitants et des matériaux

Dès que le contrat est signé, il faut faire parvenir un bon de commande à l’ensemble des sous-traitants requis dans le projet. Cela permet de réserver une case horaire pour leur passage afin que le chantier roule comme sur des roulettes.

Également, certains éléments requièrent un délai de production. Ainsi, les éléments comme les fenêtres, les fermes de toit ou autre doivent être commandés rapide – ment. Chaque délai d’attente sur le chantier exige de démobiliser les ouvriers et diminue la rentabilité.

Il est important d’effectuer un rappel auprès des sous-traitants et fournisseurs impliqués dans le projet une semaine avant le début des travaux pour confirmer la date de leur passage sur le chantier.

3. Informer les clients de l’avancement des travaux

Il est bon de rencontrer régulièrement le client pour lui faire part de l’avancement des travaux. Un client qui est informé et qui est impliqué dans un projet se sentira tout de même en confiance si jamais en cas de pépin.

On le tient informé des étapes à suivre. Par exemple, les dates limites auxquelles il doit faire part de ses choix définitifs (couleurs, luminaires, dimensions du réfrigérateur pour les cabinets, etc.) et les entrepreneurs spécialisés qui sont mandatés dans le projet. Personne n’aime avoir d’ultimatum et devoir confirmer un choix à la dernière minute.

4. Régler rapidement les travaux en surplus (et les crédits)

Lorsque des travaux en extra (non prévus au contrat) sont nécessaires, plus vite une entente sera conclue, moins le chantier sera perturbé. Tenter d’être trop gourmand lorsque surviennent des travaux en extra peut souvent entraîner une diminution du profit. Si vous espérez faire un profit de 25 % ou même de 50 % sur un élément sous pré – texte qu’il s’agit d’un extra, vous faites une grave erreur, qui sera dommageable pour les deux parties.

D’une part, le consommateur sera perdant puisqu’il paiera trop cher pour cet élément qu’il a eu le malheur de faire ajouter.

D’autre part, si le coût est plus élevé que ce à quoi s’attendait le consommateur, celui-ci souhaitera prendre du recul pour analyser, calculer et réévaluer l’importance de cet ajout. Pendant ce moment de réflexion, l’entrepreneur devra s’affairer à une autre tâche sur le chantier. Toutefois, cette autre tâche n’est pas ce qui était logiquement prévu à cette étape. Une perte de temps et d’argent qui aurait pu être évitée!

Régler rapidement les éléments en extra (portée des travaux et prix) en utilisant la même marge de profits que le contrat vous permettra de ne pas perturber votre calendrier et votre séquence de travaux. Une confirmation d’acceptation par courriel peut s’avérer une méthode rapide pour obtenir une preuve d’entente sur les éléments en extra (prix et description).

5. Avoir un contrôle de la qualité efficace

Pour faire vite et bien, il est important d’effectuer un contrôle de la qualité efficace. Pour y arriver, il n’est pas nécessaire d’être toujours derrière les ouvriers pour tout surveiller. Il faut plutôt identifier et vérifier, sur tous les chantiers (du plus petit au plus grand), les bons points de contrôle.

Par exemple, lors de la réfection d’un drain, un contrôle doit être fait avant le remblai pour s’assurer que le remblai de pierre est adéquat, que les cheminées d’accès sont bien aménagées et que l’enduit bitumineux est uniforme.

Lors de l’installation d’un plancher de bois franc, on va plutôt s’assurer que le taux d’humidité ambiant est adéquat, que les taux d’humidité de pontage de plancher et des lattes sont également conformes et que le différentiel d’humidité est à l’intérieur de la fourchette de tolérances.

Le recueil des Fiches des points de contrôle de l’APCHQ et les Fiches préparatoires à une soumission de l’APCHQ sont d’excellentes références pour effectuer les bons contrôles de qualité. N’hésitez pas à vous y référer!

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Marco Lasalle

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