Prévention SST

Le monoxyde de carbone, un tueur silencieux

En mars 2016, un homme de 25 ans décède à Saint-Perpétue, dans le Centre-du-Québec. La victime travaillait dans une ferme porcine. Son travail consistait à nettoyer les enclos des animaux avec une laveuse à pression fonctionnant à l’essence. Les enquêteurs concluent que l’homme avait travaillé minimalement deux heures durant la matinée. Malheureusement, l’édifice n’était muni d’aucun détecteur de monoxyde de carbone.

Quelles sont les mesures à prendre pour éviter qu’un événement aux conséquences tragiques ne se produise dans votre entreprise?

Qu’est-ce que le monoxyde de carbone?

Inodore, incolore et sans saveur, le monoxyde de carbone (CO) peut intoxiquer un travailleur en très peu de temps. Ce gaz est composé d’un atome de carbone (C) et d’un atome d’oxygène (O). L’émanation de ce gaz provient de l’oxydation incomplète de combustibles ou de carburants lors de la combustion. Il est impossible à détecter sans équipement adapté. Une intoxication au monoxyde de carbone peut causer des maux de tête, des nausées, des étourdissements, une perte de conscience, un coma et, dans certains cas, entraîner la mort. La gravité de l’intoxication varie en fonction de différents facteurs, dont la concentration de CO et la durée de l’exposition.

L’Annexe I du Règlement sur la santé et la sécurité en établissement (RSST) établit les valeurs limites d’exposition quotidienne du CO à :

  • 35 ppm[1] pour 8 h/jour = Valeur Exposition Moyenne Pondéré (VEMP)  et
  • 200 ppm pour 15 minutes/jour = Valeur Exposition de Courte Durée (VECD)

Plusieurs complications liées à une intoxication au monoxyde de carbone peuvent survenir : troubles de la mémoire ou de l’attention, démence, modification du comportement (agressivité, violence, apathie, état dépressif, etc.). Ces séquelles neurologiques peuvent se produire après une période de 2 à 40 jours suivant l’intoxication.

Dans les cas d’intoxications chroniques, c’est le système nerveux central qui est le plus touché. Les signes neurologiques suivants peuvent apparaître :

  • Maux de tête tenaces ou migraines
  • Difficultés de concentration
  • Problèmes de mémoire

Dans le secteur de la construction, l’utilisation d’équipements et d’outils à moteur à combustion (propane, essence, diesel) est très fréquente. Un mauvais fonctionnement de l’équipement, la négligence des entretiens ou l’utilisation de ceux-ci dans un endroit mal ventilé peuvent provoquer une intoxication au monoxyde de carbone.

Voici quelques équipements qui dégagent du CO sur un chantier de construction :

  • Un chariot élévateur
  • Une chaufferette
  • Une génératrice
  • Un compresseur

Quelles sont les mesures préventives?

La prévention commence par la planification. Tout d’abord, il est important de déterminer toutes les sources d’émission de CO et de tenter d’éliminer le danger à la source, c’est-à-dire remplacer les outils et équipements par des appareils électriques.

Si ce n’est pas possible, voici quelques mesures préventives à appliquer :

  • Aérer la pièce par l’ouverture de portes ou fenêtres; si impossible, prévoir de la ventilation mécanique (ex. : ventilateur avec une prise d’air extérieure).
  • Éviter d’utiliser plusieurs équipements simultanément.
  • Avoir un détecteur de CO et savoir bien l’utiliser, affichage sur les appareils qui dégagent du CO.
  • Placer les équipements à l’extérieur, si possible.
  • Former et informer les travailleuses et les travailleurs sur les dangers liés au CO et les mesures à respecter.

Le contrôle des mesures préventives tout au long des travaux permet de réduire les risques d’incidents ou d’accidents du travail. Pour éviter que des événements tragiques ne se produisent, il est indispensable d’assurer une gestion efficace de la santé et de la sécurité.

Pour plus d’information, nous vous invitons à communiquer avec Solutions Santé Sécurité au 438  315-6768, ou par courriel à service-sst@apchq.com. Vous pouvez également communiquer avec l’un de nos conseillers.


[1] ppm : parties par million

À propos de l'auteur

Laurence Lafortune, Edith Bergeron et Sylvain Patry

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