Conventions collectives

Convention collective 2021-2025 : une négociation sur fond de responsabilité sociale

Écrit par Francis Montmigny

En date du 26 mai dernier, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) a conclu, avec l’Alliance syndicale, une entente de principe qui pose les grandes lignes de la prochaine convention collective du secteur résidentiel de l’industrie de la construction.

Comme toujours, la signature d’une telle entente est le fruit d’une longue préparation et d’un processus de discussion qui a mené les parties à échanger sur leurs diverses demandes. Au cours de l’été 2020, les représentants de l’APCHQ se sont efforcés de consigner l’avis des employeurs relativement à des enjeux importants, à l’aide d’un sondage mené par la firme Léger auprès de 800 entreprises du secteur résidentiel. Jointe aux constats faits par l’équipe du Service des relations du travail de l’Association, l’opinion des entrepreneurs a fait l’objet de plusieurs demandes formelles à la table de négociation. 

En ces temps particuliers de pandémie, l’APCHQ a fait un choix pragmatique en signant rapidement une entente de principe qui évite aux particuliers et à la société québécoise les lourdes conséquences d’un arrêt de travail causé par la partie syndicale et en amenant le sujet des applications mobiles dans un autre forum afin de convenir des modalités appropriées. Au cours des dernières négociations collectives, l’Association a démontré son ouverture et son respect envers les employeurs et les particuliers de diverses manières : contrôle de l’augmentation des coûts de main-d’œuvre, maintien dans la convention d’une grande flexibilité pour l’organisation des travaux, signature rapide d’ententes de principe sans arbitrage et minimisation des conséquences liées aux grèves initiées par la partie syndicale. 

Cette fois, la relance économique propre à la sortie de la pandémie et les délais de livraison serrés des habitations destinées aux particuliers ont mené l’équipe de négociation de l’APCHQ à prendre la décision de reporter, à court ou long terme, plusieurs enjeux importants pour les employeurs. Dans un tel contexte, il aurait été irresponsable, voire irrespectueux, de faire peser sur le dos de la société québécoise les lourds impacts d’une grève non souhaitée. 

Selon les données compilées par les services économiques des associations patronales de l’industrie, chaque jour de grève vécu en 2017 a représenté, pour la population, des pertes en salaires et profits de plus de 45 millions de dollars. Des calculs actualisés à la conjoncture économique de 2021 ont permis d’entrevoir des chiffres encore plus dommageables, alors que près de 60 000 mises en chantier résidentielles sont prévues au cours de l’année. Faut-il le rappeler, employeurs et ménages sont confrontés à une importante hausse du prix de plusieurs matériaux, sans oublier le manque de main-d’œuvre, qui a pour effet de ralentir la livraison de projets prévus.

Clairement, l’APCHQ a choisi la voix de la raison, devant une menace de grève qui ne servait personne, particulièrement à la suite de l’arrêt des chantiers survenu en début de pandémie, qui a privé employeurs et travailleurs du secteur résidentiel de revenus considérables pendant deux mois au printemps 2020. Au cours de la même période, le gouvernement québécois a d’ailleurs vu chuter ses revenus en taxes et impôts d’environ 8 milliards de dollars.

Dans la semaine du 5 juillet prochain, l’APCHQ procèdera à une tournée de ratification où les employeurs du secteur résidentiel seront amenés à voter sur les ententes de principe survenues à la table sectorielle et la table de négociation des clauses communes de l’industrie. Au total, 16 villes seront visitées à la grandeur du territoire québécois. Lors de ces rencontres, des représentants de l’équipe de négociation de l’Association expliqueront le détail des ententes convenues ainsi que les sujets qui ont été mis de côté au profit d’un règlement rapide permettant ainsi d’éviter les effets d’une possible grève déclenchée par les instances syndicales.

Basées sur des considérations monétaires qui respectent l’augmentation prévue du coût de la vie ainsi qu’un recalibrage des investissements destinés au fonds de pension et au régime d’assurances collectives des travailleurs, les conditions propres au secteur résidentiel respectent la capacité de payer des ménages québécois, compte tenu de la pénurie de main-d’œuvre et des mesures incitatives qui visent à maintenir l’attractivité de ce même secteur d’activités.

L’APCHQ fera connaître sous peu les grandes lignes des ententes de principe négociées. D’ici là, les employeurs du secteur résidentiel recevront par la poste un avis de convocation officiel personnalisé, avec les dates des différents arrêts de la tournée de ratification. Afin de compiler leur vote, les entrepreneurs sont invités à réserver leur place lors de l’une des rencontres régionales.

L’APCHQ est fière de représenter les intérêts du secteur résidentiel de l’industrie de la construction. Les employeurs que nous représentons ont à cœur le bien-être de leur clientèle et nous serons toujours présents pour soutenir l’avancement de la collectivité québécoise.

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Francis Montmigny

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