À l’ère où le développement durable bat son plein, une panoplie d’options vertes s’offre à nous afin de prendre part, à petite ou grande échelle, aux solutions permettant d’inverser les changements climatiques de notre planète.
Le programme Energy Star®, initié en 1992 par l’EPA (Environmental Protection Agency), est maintenant bien connu. De nos jours, à quelques exceptions près, nous possédons tous des électroménagers, luminaires ou appareils électroniques certifiés Energy Star®, c’est-à-dire des appareils qui offrent un rendement énergétique optimal.
Un programme de certification similaire existe aussi pour les maisons. C’est le système de cote ÉnerGuide. Les bâtiments peuvent jouer un rôle important dans la lutte contre les changements climatiques. Encore faut-il savoir où ils se situent sur l’échelle énergétique pour bien contrôler leurs impacts.
Introduite en 1998 par Ressources naturelles Canada, la première version du système de cotation ÉnerGuide évaluait l’efficacité énergétique d’une maison, selon une échelle de 0 à 100. Le nouveau système évalue plutôt le rendement énergétique d’une maison, lequel est exprimé en gigajoules (GJ) par année. Les deux versions du programme peuvent s’appliquer tant aux maisons existantes qu’aux maisons neuves.
Dans un cas comme dans l’autre, ce programme permet de fournir l’information nécessaire à la prise de décisions en matière d’achat ou de rénovation visant à assurer ou améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment, tout en minimisant les impacts environnementaux négatifs liés à une surconsommation. Du même coup, cela permet aux propriétaires de réaliser des économies considérables sur leurs factures énergétiques.
Bien que la majorité des provinces du Canada, à l’exception du Québec, aient adopté le nouveau système (mesure du rendement énergétique en GJ/année), l’ancien système (mesure de l’efficacité énergétique sur une échelle de 0 à 100) peut être encore utilisé puisque certains programmes incitatifs sont toujours sous cette version.
Selon l’ancien système, plus la maison est efficace énergétiquement, plus la cote sera élevée. Généralement, une maison existante non rénovée comme un bungalow des années 70 devrait avoir une cote entre 0 et 50, comparativement à 77-80 pour une maison neuve construite aujourd’hui selon les exigences règlementaires applicables.
Sous cette version d’ÉnerGuide, une étiquette à apposer sur le panneau électrique est remise aux propriétaires, indiquant les informations suivantes :
1. Adresse
2. Évaluation (la cote de 0 à 100)
3. Échelle (du moins efficace au plus efficace)
4. Numéro de dossier
5. Organisme de service
6. Évaluation énergétique
7. Date du rapport énergétique
Quant au plus récent système, lequel s’exprime en GJ/année et donne une mesure de rendement énergétique, il est en vigueur au Canada pour les régions du Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest, en Alberta, au Manitoba, en Ontario, en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nunavut, en Nouvelle-Écosse ainsi qu’à Terre-Neuve et au Labrador.
À l’inverse de la première version, plus le chiffre est bas, meilleure est la performance énergétique du bâtiment. Une maison à valeur nette zéro, c’est-à-dire qu’elle produit autant d’énergie qu’elle en consomme et que son isolation ainsi que son système d’étanchéité à l’air sont optimums, aura un résultat de 0. Ressources naturelles Canada soutien qu’un ménage Canadien consomme 100 GJ par année.
Pour mieux comprendre ce que représente un GJ, voici quelques exemples. Un GJ correspond à l’une ou l’autre des situations suivantes :
– Naviguer sur Internet pendant 5 500 heures
– Passer l’aspirateur pendant 230 heures
– Laisser le réfrigérateur en fonction pendant 30 semaines
– Faire rôtir 3 000 bagels
– Faire plus de 100 brassées de lavage
– Regarder 1230 matchs de hockey à la télévision
Tout comme l’ancien système, le nouveau comprend également une étiquette à apposer sur le panneau électrique. Cependant, cette étiquette est plus complète et permet de mieux comprendre la consommation énergétique de la maison et ses impacts sur l’environnement.
Non seulement l’information fournie sur l’étiquette catégorise l’énergie consommée selon la source (chauffage, climatisation, ventilation, etc.), elle indique aussi la quantité de gaz à effet de serre produit par la maison. Le tout comparé à une maison de référence permettant de renforcer la crédibilité du résultat.
À plus grande échelle, situer une maison sur l’échelle écoénergétique permet de réduire les impacts néfastes pour l’environnement et de combattre les changements climatiques. Mais pour tout un chacun, cela permet également d’optimiser le confort des occupants, de cibler les rénovations amélioratrices pertinentes sur une maison existante, d’économiser sur la facture énergétique annuelle et d’augmenter la durabilité ainsi que la valeur de revente de la maison.
La mesure établie par le gouvernement du Canada étant normalisée, elle est synonyme d’objectivité et de crédibilité. Le Québec aurait tout intérêt à s’arrimer avec le reste du Canada pour consolider ses valeurs relatives au développement durable.
À venir : Prêt sans intérêt pour rénovation écoénergétique
Lors du dernier budget fédéral, déposé en avril 2021, une enveloppe budgétaire a été réservée pour les cinq prochaines années afin d’accorder des prêts sans intérêt pouvant atteindre jusqu’à 40 000 $ afin d’aider les propriétaires résidentiels à effectuer des rénovations recommandées dans une évaluation ÉnerGuide de l’efficacité énergétique. L’objectif étant bien sûr de réduire l’empreinte environnementale et les factures d’énergie d’une résidence. Le programme serait en place d’ici l’été 2021 et sera administré par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Les détails du programme seront connus ultérieurement.
[…] expliqué dans l’article sur le programme ÉnerGuide, il n’est pas possible pour un acheteur québécois de maison neuve de connaître la performance […]