Les prix des matériaux de construction continuent d’être extrêmement volatiles. Mais il y a quelques nouvelles encourageantes. Depuis trois mois, les prix de plusieurs matières brutes servant d’intrant dans la construction sont en baisse sur les marchés nord-américains.
C’est notamment le cas pour le bois d’œuvre et l’aluminium, deux matières dont les prix s’étaient envolés depuis le début de la pandémie. Le tableau ci-dessous montre l’évolution récente de leur prix, ainsi que de ceux du fer, de l‘acier et du cuivre.
Ainsi, depuis trois mois, le prix du bois d’œuvre est en baisse de 59 %, tandis que celui de l’aluminium s’est replié de 22 %, et ce, en dépit de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. C’est que l’effet contraire était attendu, étant donné que la Russie, dont plusieurs produits font l’objet de sanctions internationales, est un gros producteur de bois d’œuvre, d’aluminium et d’acier. Les prix de l’acier (-8 %), du fer (-5 %) et du cuivre (-8 %) affichent également des reculs depuis trois mois, mais dans une moindre mesure.
Néanmoins, depuis le début de la pandémie, les augmentations de prix demeurent musclées. La hausse du prix du cuivre, de 75 %, dépasse désormais celle de l’aluminium, du bois d’œuvre et de l’acier, qui oscille autour des 60 %. Par ailleurs, il faut aussi considérer des hausses de prix de deux autres matériaux (qui n’apparaissent pas dans le tableau), soit le béton et le gypse, qui sont de l’ordre de 30 % et de 15 % respectivement depuis le début de la pandémie.
Il est important de rappeler que nous parlons de l’évolution des prix des matières brutes sur les marchés nord-américains et que ce n’est pas nécessairement le reflet exact des hausses des coûts de matériaux auxquelles font face les entrepreneurs sur les chantiers. Il y a aussi les coûts de livraison qui accusent de fortes hausses (mais nous n’avons pas d’ordre de grandeur à cet effet), en raison des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement et des coûts de transport qui ont bondi.
Le prix du carburant affecte aussi les coûts de construction
Si la situation semble s’améliorer depuis peu concernant le prix de certains matériaux, l’histoire est tout autre en ce qui a trait au prix du pétrole brut. Celui-ci ne cesse de s’enflammer, et la guerre en Ukraine n’a fait qu’exacerber les choses puisque la Russie, qui est le troisième exportateur mondial de pétrole brut, a drastiquement réduit ses exportations. Au bout du compte, l’augmentation est de près de 70 % depuis un an et le prix a plus que triplé comparativement à la situation prépandémique. Cela affecte de plus en plus les coûts de transport, mais aussi les frais d’exploitation de la machinerie lourde sur les chantiers.
Il est loin d’y avoir un consensus dans les prévisions des différents organismes quant à l’évolution du prix du pétrole brut au cours des prochains mois. Il y a au moins un signe encourageant : les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont récemment décidé d’augmenter la production de 648 000 barils par jour en juillet et en août.