L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) dévoilait récemment sa plateforme électorale 2022. Cette dernière présente les priorités de l’Association en matière d’habitation en vue des prochaines élections provinciales qui auront lieu l’automne prochain.
Selon les plus récentes données, il manque environ 100 000 logements au Québec. Pour inverser cette tendance, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) invite le futur gouvernement du Québec à faire de l’habitation la priorité de son mandat et à amorcer, dans les 100 premiers jours suivant son élection, l’élaboration d’une politique nationale d’habitation fixant des objectifs ambitieux et proposant des moyens concrets pour la réaliser d’ici les quatre prochaines années, en tenant compte des différentes recommandations de l’Association.
L’APCHQ souhaite être un partenaire de premier plan pour aider le prochain gouvernement à répondre aux défis criants de l’habitation. Avec cette plateforme, l’Association propose des solutions concrètes en matière d’offre d’habitation, d’abordabilité, de main-d’œuvre, de productivité et d’environnement.
No 1 Abordabilité et offre en habitation
Les besoins en habitation sont criants et les chiffres le démontrent. Les taux d’inoccupation sont faméliques dans plusieurs municipalités du Québec et reflètent certainement une crise du logement sur l’ensemble du territoire. Par ailleurs, l’accès à la propriété n’aura jamais été aussi difficile, surtout pour les premiers acheteurs.
Le prix médian d’une propriété unifamiliale a bondi de 24 % sur l’ensemble du territoire québécois en 2021, notamment à cause des taux hypothécaires au plancher durant la pandémie et d’une offre de propriétés existantes anémique.
Le prix des propriétés augmente plus rapidement que la capacité d’épargner pour une mise de fonds. Les nouveaux acheteurs doivent faire face au dilemme entre acheter maintenant dans un contexte de surenchère ou voir leur pouvoir d’achat diminuer. L’impossibilité pour ces jeunes ménages d’accéder à la propriété crée présentement un certain fossé entre les générations. Une portion de la population qui aspire à devenir propriétaire voit ses options anéanties par l’évolution des prix de l’immobilier et bloque, dans une certaine mesure, le cycle de l’habitation. Des logements autrefois libérés pour le marché locatif sont encore aujourd’hui occupés par des ménages qui ne sont pas en mesure de concrétiser leur rêve d’accéder à la propriété.
Le prix des propriétés augmente plus rapidement que la capacité d’épargner pour une mise de fonds.
Pour résoudre cette crise, il n’y a pas une tonne de solutions. Il faut encourager l’offre de logements et construire de nouvelles unités d’habitation. L’APCHQ évalue présentement que pour combler ce déficit, il faudrait ajouter 100 000 logements (privés, locatifs et sociaux). C’est environ 55 000 mises en chantier qu’il faudrait viser pour les 10 prochaines années pour combler le déficit actuel. Malgré le défi gigantesque auquel fait face le Québec, les mises en chantier ont déjà atteint un niveau historique. En effet, en 2021, c’est près de 68 000 mises en chantier qui ont vu le jour, la meilleure année depuis 1987.
Toutefois, l’APCHQ entrevoit une baisse de 19 % pour 2022 causée par la pénurie de main-d’œuvre, des taux d’intérêt qui ont repris leur envol, mais surtout une hausse fulgurante du coût des matériaux. Les premiers mois de l’année nous le confirment déjà. S’il faut maintenir le rythme d’environ 55 000 mises en chantier annuellement, cela correspond à une augmentation de 18 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années.
Les recommandations de l’APCHQ
- Soutenir activement l’accession à la propriété par l’élimination des droits de mutation pour les premiers acheteurs
- Rembourser entièrement la TVQ pour les logements locatifs neufs abordables
- Harmoniser le remboursement de la TVQ pour les habitations neuves avec celui de la TPS
- Assurer un plein financement de la construction en logements sociaux et abordables
- Instaurer un RAP ou un CELIAPP intergénérationnel
- Mettre en place un incitatif fiscal pour les ménages choisissant un habitat densifié
- Privilégier l’octroi d’aide financière aux villes qui simplifient et accélèrent concrètement leur processus d’approbation des projets de logements abordables
- Faciliter l’intégration des unités d’habitation accessoires et de logements intergénérationnels