L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) se réjouit de l’annonce d’une troisième baisse consécutive du taux directeur annoncée par la Banque du Canada ce matin, mais prévient que les effets des baisses ne sont pas immédiats.
Dans un contexte de crise de l’habitation, l’Association souligne qu’on ne doit pas s’attendre à une hausse substantielle des mises en chantier à court terme.
Les pressions inflationnistes à la baisse
Le resserrement de la politique monétaire de la Banque du Canada a porté fruit. En juillet, le taux d’inflation a atteint 2,5 %, soit le niveau le plus bas depuis mars 2021. On observe également un rééquilibrage important du marché du travail, avec un taux de postes vacants de 3,1 % en mai, le taux le plus bas depuis le début de la pandémie en avril 2020. Cela dit, les effets de la politique monétaire se traduisent également par un ralentissement de la croissance économique et une hausse du taux de chômage, notamment chez les jeunes et les nouveaux·elles arrivant·e·s.
De plus, selon l’APCHQ, les effets de ces baisses prendront du temps à se faire sentir pleinement sur l’économie. En général, on parle de six à huit trimestres. Toutefois, dans le secteur de l’habitation, les effets sont observables plus rapidement. Ainsi, cette troisième baisse consécutive devrait renforcer la confiance des ménages et des entrepreneur·e·s par rapport au marché.
Sondage aux membres : la main-d’œuvre comme priorité
En juillet 2024, l’APCHQ a mené la deuxième édition de son sondage semestriel auprès de ses membres, quelques jours après l’annonce de la première baisse du taux directeur. Un premier constat est que les entrepreneur·e·s sont moins préoccupé·e·s par la baisse de la demande et les difficultés financières des ménages qu’il y a six mois, ce qui témoigne de la confiance du secteur en la politique monétaire de la Banque du Canada.
Toutefois, la moitié des entrepreneur·e·s s’attend à connaître des difficultés à recruter de la main-d’œuvre dans les six prochains mois, ce qui risque d’exercer des pressions inflationnistes sur les coûts de construction et de rénovation. Pour rétablir l’abordabilité au Québec, la SCHL estime qu’il faudra construire 1,2 million de logements d’ici 2030, un objectif difficile à atteindre dans le contexte économique actuel.
« Malgré une légère embellie en ce qui a trait à l’achalandage des bureaux de vente et de la demande pour les rénovations qui semble augmenter graduellement, nos entrepreneur·e·s nous ont exprimé leur inquiétude. Pour construire davantage et plus vite, en offrant qualité et durabilité, il faut disposer d’une plus grande quantité de main-d’œuvre qualifiée et être en mesure de la retenir », souligne Maxime Rodrigue, président-directeur général de l’APCHQ.