La RBC Banque Royale vient de publier son indice d’accessibilité à la propriété pour le deuxième trimestre de 2022. Au Canada, l’abordabilité est à son pire niveau jamais enregistré (les données débutent en 1986).
Malgré une légère baisse du prix des propriétés, la hausse rapide des taux hypothécaires a entraîné une forte détérioration de l’indice au cours des derniers mois. Ainsi, la proportion du revenu médian avant impôt qu’un ménage doit consacrer aux versements hypothécaires*, à l’impôt foncier et aux services publics atteint un record historique de 60 % à l’échelle canadienne.
Dans la région métropolitaine de Montréal, l’indice de la RBC s’élève à 47,4 %, soit un sommet en 32 ans (le record absolu est de 55,0 % au deuxième trimestre de 1990). La RBC parle donc de « l’accessibilité à son pire niveau en une génération » dans la région montréalaise.
Dans la région métropolitaine de Québec, la situation est moins préoccupante. D’une part, la proportion du revenu que le ménage médian doit consacrer aux frais de logement pour acquérir une propriété atteint 28,4 %, ce qui demeure parmi les plus faibles au pays. D’autre part, l’indice est présentement en deçà de sa moyenne historique (29,1 %).
Ailleurs au pays, sans surprise, ce sont les régions de Toronto et de Vancouver qui sont, de loin, les plus inabordables. Mais par surcroît, l’accessibilité dans ces deux régions est à son pire niveau jamais observé. Ainsi, à Toronto, acheter une propriété représente des charges financières qui accaparent 83 % du revenu du ménage médian. À Vancouver, cette proportion est encore plus élevée avec 90,2 % du revenu. Du jamais vu!
La RBC prévoit une autre hausse du taux directeur de la Banque du Canada de 75 points de base d’ici la fin de l’année, ce qui n’est pas de très bon augure pour l’abordabilité. Par contre, elle croit que le prix des propriétés diminuera en moyenne de 14 % à l’échelle du pays d’ici le printemps prochain. Les baisses de prix les plus prononcées surviendraient en Ontario et en Colombie-Britannique.
*Les hypothèses de la RBC pour le calcul des versements hypothécaires sont : une mise de fonds de 20 %, un amortissement sur 25 ans et un terme fixe de cinq ans au taux hypothécaire en vigueur.
