Connaissez-vous l’ÉMOICQ, l’école des métiers et occupations de l’industrie de la construction de Québec? Installé dans trois immeubles, ce centre de formation professionnelle offre un total de 13 programmes dédiés aux métiers de la construction.
Là où l’ÉMOIQ se distingue, c’est dans l’omniprésence des femmes à l’intérieur de ses murs. En date du 20 janvier dernier, on comptait 117 étudiantes. Par le passé, les femmes se dirigeaient davantage vers les programmes de finition, alors que maintenant, elles sont présentes dans tous les programmes. On peut d’ailleurs déjà constater leur présence sur les chantiers de construction.
Les étudiantes et les travailleuses de la construction sont des passionnées de leur métier. Cet amour de leur travail s’exprime toutefois différemment que leurs confrères masculins. L’adhésion au groupe est une valeur fondamentale qui guide les femmes sur les chantiers. Souvent en réorientation de carrière, elles choisissent le milieu de la construction pour les conditions de travail et la stabilité d’emploi, la famille n’étant jamais bien loin de leurs préoccupations. En discutant avec les étudiantes de l’ÉMOIQ, il est facile de constater comment l’apport des femmes peut être bénéfique dans l’industrie.
Lina Dubuc, étudiante et finissante au diplôme d’études professionnelles (DEP) en électricité, est l’exemple parfait de la femme passionnée et engagée dont le milieu de la construction a tant besoin. Étant vice-présidente du conseil des élèves à l’ÉMOICQ et de nature déterminée et fonceuse, il était naturel pour elle d’intégrer un milieu de travail à prédominance masculine. Les conditions de travail égales entre les sexes, pour des compétences similaires, sont un aspect qui a grandement influencé son choix de se joindre à l’industrie.
Quant à l’ÉMOICQ, l’établissement offre à madame Dubuc une réalité similaire à celle sur les chantiers. Ouverte d’esprit tant dans sa gestion que dans son approche, l’école n’hésite pas à courtiser de futures travailleuses. L’ambiance dans les divers programmes d’étude de la construction n’en est que plus agréable.
« Les mœurs changent et on s’adapte. Mais les choses vont bien pour nous, on se sent dans la « gang », une belle grande famille. Je suis fière du chemin que nous avons parcouru, le milieu de la construction est beaucoup plus inclusif que dans mon ancien milieu de travail, on y voit une grande différence. Je me sens privilégiée qu’on m’accepte comme je suis! »
Dotée d’un personnel enseignant engagé et à l’écoute, la direction du centre de formation professionnelle est fortement investie dans la réussite des femmes, autant dans leur cheminement scolaire que leur réussite sur les chantiers de construction. Le personnel enseignant et de soutien est très présent et à l’écoute, et l’intimidation n’est pas tolérée. L’institution déploie de nombreux efforts pour soutenir les étudiantes au cours de l’année. Par exemple, un dîner d’accueil et un 5 à 7 sont mis sur pied annuellement afin de permettre aux étudiantes de créer des liens privilégiés entre elles. De plus, l’école encourage la promotion du concours « Chapeau, les filles! », qui met de l’avant la réussite des femmes dans des métiers à prédominance masculine.
À l’exemple de l’ÉMOICQ, l’industrie travaille à avoir une plus grande mixité sur les chantiers. Le travail ne fait pas que débuter et il en vaut certainement la peine. La mixité en construction est l’affaire de tous. Or, lorsque tous les acteurs se donnent la main, il est possible de reproduire un climat de travail sain afin que les étudiantes puissent faire valoir leurs réussites académiques dans des entreprises soucieuses de leur permettre d’accomplir de belles réalisations.
Le portrait en quelques chiffres
En 2020, on comptait 4 849 femmes actives sur les chantiers, ce qui représentait 2,7 % de la main-d’œuvre totale de l’industrie. Ce sont 1 242 femmes qui ont amorcé une carrière sur les chantiers. Elles occupent principalement les métiers de peintre, charpentière-menuisière et électricienne. Le nombre d’entreprises embauchant des femmes a aussi connu une augmentation. Elles étaient ainsi 3 294, soit 12,7 % des entreprises dans l’industrie.
Rappelons qu’en 2015, les femmes représentaient 1,4 % de la main-d’œuvre sur les chantiers.
Source : www.ccq.org