L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) se réjouit de l’annonce par la Banque du Canada, de la nouvelle baisse de 0,5 point du taux directeur, qui passe de 4,25 % à 3,75 %. Cette quatrième baisse consécutive est signe que l’inflation est sous contrôle.
« Cette nouvelle baisse du taux directeur est évidemment une bonne nouvelle pour les Québécoises et les Québécois et pour la mise en chantier de nouveaux logements, mais nous devons nous projeter au-delà des prochains trimestres si nous voulons résoudre la crise de l’habitation. Malgré plusieurs améliorations, les conditions demeurent préoccupantes », souligne David Goulet, directeur du service économique de l’APCHQ.
Des conditions difficiles en habitation
Les frais liés au logement constituent une des sources principales de pression inflationniste dans l’économie canadienne. Statistique Canada a observé une importante augmentation des frais d’intérêt sur les hypothèques, qui ont bondi de 16,7 % en un an, alors que l’inflation globale ne s’élevait qu’à 2,4 %[1]. Parallèlement, les faibles taux d’inoccupation ont entraîné une hausse de 8,2 % des loyers, partout au Canada.
Selon la SCHL, les taux d’intérêt élevés en 2023 ont fait diminuer les mises en chantier au Canada de 30 000 nouveaux logements, alors que l’on doit augmenter de façon significative l’offre en habitation pour rétablir l’abordabilité. Rien qu’au Québec, on estime qu’il faudra construire 1,2 million de nouveaux logements d’ici 2030, un objectif qui restera difficile à atteindre malgré les baisses du taux directeur que nous avons connues en 2024.
Jusqu’où ira la Banque du Canada?
Les récentes données sur l’inflation confirment un retour à une croissance stable des prix. Celles-ci ouvrent la porte à une normalisation accélérée des conditions financières par la Banque du Canada.
Il est donc temps de se questionner sur la nouvelle réalité avec laquelle devront composer les Québécoises et Québécois. Bien que le taux directeur ait été abaissé à quatre reprises, la politique monétaire canadienne demeure restrictive, ce qui signifie que des pressions économiques sont toujours exercées pour freiner l’inflation.
Selon la Banque du Canada, un taux neutre, c’est-à-dire celui qui n’encourage ni ne freine l’inflation, se situe entre 2,25 % et 3,25 %. On peut donc s’attendre à une stabilisation du taux directeur dans cette fourchette en 2025. Cela représente un ajustement important pour les Québécoises et Québécois, qui ont connu des taux inférieurs entre 2010 et 2021, en dessous de la barre des 2 %.
[1] L’inflation de base exclut les coûts d’énergie et des aliments.