Photo principale : Janik Ferland-Riendeau, ambassadrice du PONT. Crédit photo : Le PONT
Saviez-vous qu’au Québec, 57 % des métiers exercés par des travailleuses se concentrent dans 10 professions sur les 520 répertoriées? Seulement 19 % des femmes exercent un métier que l’on dit majoritairement masculin comme la construction, l’ingénierie et l’informatique.
Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur l’équité salariale en 1997, l’écart salarial est de 16 % pour les travailleuses non syndiquées[1]. L’écart salarial est également influencé par le secteur d’activité. Les femmes gagnent en moyenne 2,83 $ de moins par heure que les hommes[2].
Ces chiffres démontrent que les tendances liées aux métiers traditionnels se poursuivent. Voici quelques constats : Marilyne Blais, agente d’intégration en emploi au PONT souligne que « lorsque nous présentons le métier de plombier à une femme, elle a souvent le réflexe de mentionner comme irritants le travail en contact avec des excréments ainsi que la force physique nécessaire. Pourtant, être préposé.e au bénéficiaire, un métier majoritairement féminin, comporte les mêmes irritants ».
Toutefois, la différence salariale entre ces deux métiers est énorme. Le choix d’un métier est encore grandement lié aux traditions et à la culture. C’est pour cette raison que Le PONT, organisme situé à Trois-Rivières, contribue à l’intégration des femmes au marché du travail ainsi qu’à leur retour et leur maintien en emploi dans tous les secteurs traditionnels ou non. Le PONT organise des journées exploratoires avec des groupes de femmes afin de leur faire découvrir des métiers non traditionnels comme les métiers de soudeuse, mécanicienne, ouvrière agricole, électricienne, etc. D’ailleurs, la formation de plusieurs métiers de la construction majoritairement masculins bénéficie d’un incitatif financier (le projet COUD)[3].
Aider une femme à se trouver un emploi est une chose, mais encore faut-il la soutenir face aux enjeux qu’elle risque de rencontrer en tant que femme dans un métier majoritairement masculin. Le PONT offre maintenant un programme de maintien en emploi, qui se traduit par des rencontres régulières avec une conseillère en emploi afin de discuter des défis liés au travail, qu’il s’agisse de conciliation travail et rôles de vie, d’organisation d’horaire, du sentiment de reconnaissance à sa juste valeur et bien plus encore. Soutenues au PONT, nous croyons que les femmes peuvent faire leur place dans tous les domaines, d’où le slogan : La force des femmes en emploi!
La pénurie de main-d’œuvre est une préoccupation majeure au Québec, mais qu’en est-il de la place de la femme issue de l’immigration sur le marché de l’emploi? Marilyne Blais constate qu’une femme québécoise aura un taux de réponse 90 % plus élevé qu’une femme immigrante pour une entrevue d’embauche, à compétences et curriculum vitae équivalents. Les immigrant.e.s arrivé.e.s depuis moins de cinq ans gagnent 88 % du salaire horaire des personnes nées au Canada[4]. En 2012, 53,9 % des immigrant.e.s étaient surqualifié.e.s pour leur emploi et pourtant, payé.e.s quasiment au salaire minimum, malgré des diplômes et des études supérieures. En 2012, le taux de chômage des immigrant.e.s issu.e.s de minorités visibles était de 12,6 % comparativement à 8,5 % pour les immigrant.e.s n’appartenant pas à une minorité visible, et de 3,1 % pour les natifs du Canada[5]. L’accompagnement d’un organisme en employabilité comme Le PONT peut contribuer à contrer cette discrimination. Le PONT adapte les curriculums vitae des femmes immigrantes au modèle québécois, leur offre des simulations d’entrevue et même, parfois, communique avec les employeurs pour les aider à décrocher des entrevues.
Pour 2023, Le PONT souhaite de tout cœur que l’égalité, la diversité et l’inclusion soient mises de l’avant afin que toute femme, qu’importe ses origines, puisse trouver sa place en emploi.
Le PONT est membre du Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), qui regroupe seize organismes féminins en employabilité. Les services offerts par Le PONT sont 100 % gratuits. Ils aident les femmes à adapter leur CV et offrent de l’aide pour la recherche d’emploi, l’orientation et le développement personnel. Le PONT est membre de la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie, un regroupement régional féministe de défense collective des droits[6]. Grâce à son approche globale et personnalisée, son expertise multidisciplinaire et sa capacité d’accompagnement personnalisé, Le PONT est la référence en intégration et maintien des femmes en emploi pour toute la Mauricie. Le PONT est également membre du CA du Centre de formation professionnelle Qualitech. En effet, il croit en la place des femmes dans tous les domaines. Chaque année, la bourse Qualitech Le PONT est offerte à une femme qui étudie dans un domaine majoritairement masculin.
[1] https://ciaft.wpcomstaging.com/loi-sur-lequite-salariale-25-ans-plus-tard-toujours-pas-dequite-pour-les-non-syndiquees/
[2] https://statistique.quebec.ca/fr/communique/avis-diffusion-portrait-ecarts-salariaux-entre-femmes-hommes-formation-universitaire
[3] https://www.cpmt.gouv.qc.ca/promoteurs-de-projets-de-formation/programmes-daide-financiere/formations-de-courte-duree-coud/
[4] https://www.ledevoir.com/opinion/idees/600270/idees-la-parite-en-emploi-n-est-pas-encore-acquise-pour-les-immigrants
[5] https://revuepossibles.ojs.umontreal.ca/index.php/revuepossibles/article/view/478