Qu’on le veuille ou non, des changements s’opèrent dans notre environnement. Il faut à la fois s’attaquer à réduire notre impact écologique et commencer à s’adapter aux nouvelles réalités. Des réalités parfois plus imprévisibles avec des événements climatiques qui mettront de plus en plus nos maisons à l’épreuve.
L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) est fortement engagée dans ces deux voies. Que l’on traite d’efficacité et de transition énergétique, de gestion des matières résiduelles et de déconstruction, de choix des matériaux ou de résilience des bâtiments, chaque thématique implique à la fois des défis de réduction et d’adaptation que l’APCHQ souhaite réaliser avec ses membres et partenaires.
En ce 22 avril, Jour de la Terre, pourquoi ne pas prendre un instant pour se projeter dans l’avenir et se demander à quoi risque de ressembler le Québec dans un avenir parfois plus rapproché qu’on le croit?
À quoi peut-on s’attendre?
Le sujet est vaste, mais voici quelques tendances lourdes :
Matières résiduelles
Des sites d’enfouissement qui arrivent bientôt à saturation. D’ici 2030, on estime que 9 des 38 sites d’enfouissement auront atteint leur pleine capacité si rien ne change. C’est plus du quart des matières enfouies qui proviennent de notre industrie. Les chantiers, quant à eux, sont responsables pour 1 018 0001 tonnes de matières enfouies. C’est l’équivalent de la quantité totale de déchets générée annuellement par 1,52 million d’habitants au Québec. Heureusement, il existe des solutions pour soulager la pression sur ces sites, et le tri en chantier est l’une de ces solutions. Trier nos matériaux sur un chantier permet d’augmenter le taux de valorisation de 25%. Simplement en triant, on évite que tous les matériaux contribuent à alimenter ces montagnes de déchets en périphérie des municipalités québécoises.
Énergie
On estime que le Québec de 2050 aura besoin d’entre 150 et 200 TWh supplémentaires pour alimenter les activités quotidiennes de notre société. Pour y arriver, il faut qu’on produise plus, mais il faut aussi consommer moins. Les entrepreneur.e.s jouent un rôle central dans cette deuxième stratégie. En conseillant à ses client,e,s d’installer une thermopompe et en proposant des travaux de qualité en isolation et en étanchéisation, l’entrepreneur.e contribue grandement à réduire la pression sur la demande énergétique dans les prochaines années.
Besoin de ressources? L’APCHQ offre gratuitement une série de fiches techniques sur l’isolation et un guide sur l’isolation et l’étanchéité des fenêtres.
Changements climatiques
Le Consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques (OURANOS), dont la mission est d’aider la société québécoise à s’adapter aux changements climatiques, estime que plusieurs changements sont à prévoir. L’un des phénomènes climatiques observés à cette période de l’année, et qui n’est pas nouveau, est celui des crues printanières. La présence des crues au Québec n’est pas une nouveauté en soi, mais le phénomène tend à évoluer.
Parmi les projections du consortium, il est prévu que des crues surviennent plus hâtivement au printemps et que le volume des crues soit plus fort, principalement au nord de la vallée du Saint-Laurent. Il estime aussi que nous devrons composer avec une probabilité augmentée de voir des crues en été, en automne et même en hiver. Bien que ces crues ne soient pas toujours accompagnées d’inondations, il est important d’être conscient.e de l’augmentation des risques et d’investir dans la résilience de nos bâtiments.
Pourquoi investir maintenant en adaptation?
Selon l’Institut climatique du Canada, chaque dollar investi aujourd’hui dans des mesures d’adaptation entraînerait un rendement de 13 à 15 dollars dans les années futures, réparties de la manière suivante : 5 à 6 dollars en évitant les dommages directs comme les coûts de remplacement et de réparation prématurés des infrastructures, et 6 à 10 dollars en avantages indirects propagés dans l’économie.
Considérant ces projections et l’importance d’agir dès maintenant, la meilleure chose à faire est de se préparer.
Le rôle de l’entrepreneur.e
L’entrepreneur.e a plusieurs rôles à jouer en adaptation, notamment parce qu’il.elle est une pièce maitresse dans l’amélioration de la résilience des bâtiments. Les conseils techniques et les travaux de prévention qu’il.elle réalise auprès de ses client.e.s peuvent leur faire économiser beaucoup d’argent.
Prévention
Prenons le cas d’une crue printanière se transformant en inondations. Avant même que des événements violents se produisent, l’entrepreneur.e peut jouer un rôle-conseil en proposant des solutions d’installations qui rendront le bâtiment plus résilient en cas d’inondations. On parle de solutions qui éviteront ces fameux dommages directs en cas d’inondations, et ça passe notamment par l’amélioration du système de drainage, l’imperméabilisation et l’isolation de la fondation par l’extérieur lorsque possible. En cas de dégât d’eau, un isolant installé à l’extérieur de la fondation ne subirait aucun dommage.
Exécution des travaux
Des client.e.s ont malheureusement été victimes d’un sinistre et font appel aux services d’un.e entrepreneur.e? Avant d’entamer les travaux d’après sinistre, l’entrepreneur.e devrait se protéger contre les risques liés à l’électricité. Il doit aussi prendre le temps d’analyser s’il y a eu un refoulement d’égout et s’il y a présence d’eau noire, ou simplement d’eaux grises (aucun refoulement d’égout). L’une ou l’autre des situations influencera la portée des travaux et la récupération possible ou non de certains matériaux.
Pour obtenir la liste complète des étapes d’une intervention et les questions à se poser en tant qu’entrepreneur.e, référez-vous à la fiche Inondations : après l’eau, les travaux ou rendez-vous dans la section Inondations du site web de l’APCHQ.
