Actualités Construction durable

Planifier et organiser sa gestion des résidus de chantier

Écrit par Félix Cadotte

Le Congrès annuel de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), qui se tenait les 27 et 28 octobre au Centre Sheraton de Montréal, a donné lieu à des ateliers forts pertinents.

Lors de l’atelier Mieux gérer ses résidus de construction, de rénovation et de démolition, Nicolas Bellerose de RECYC-QUÉBEC nous informait que selon leurs données, les centres de tri ont reçu une impressionnante quantité de 1 846 000 tonnes de matières résiduelles en 20211. Cependant, l’aspect le plus préoccupant réside dans les 1 660 000 tonnes de résidus de construction, de rénovation et de démolition (CRD) qui continuent d’être acheminées vers les sites d’enfouissement, dont 1 018 000 tonnes directement des chantiers.

Quand on regarde l’ensemble des matières résiduelles enfouies, ce sont plus de 27,7 %2 qui proviennent de notre industrie. Sachant que neuf des trente lieux d’enfouissement techniques (LET) seront au maximum de leur capacité d’ici 20303 , la situation doit changer. Face à ces défis, il est impératif de repenser notre approche en matière de gestion des déchets et de promouvoir des pratiques plus durables dans le secteur de la construction. Des changements devront vite s’imposer et chacun a un rôle à jouer. 

Face à ces défis, comment agir de manière proactive? 

Dans un contexte où les coûts de gestion des déchets de construction explosent et les réglementations se durcissent, il est temps d’explorer les avantages d’un Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR), qui peut contribuer à réduire les coûts de gestion.

Le PGMR est essentiellement un plan qui aide à gérer de manière plus prévisible les déchets générés sur les chantiers. En plus de réduire les coûts, il vise à minimiser les impacts environnementaux et à favoriser la durabilité du projet. Le Plan aide à prioriser et à adopter des stratégies suivant la fameuse hiérarchie des 3RV-E pour la réduction, la réutilisation, le recyclage, la valorisation et l’élimination appropriée des résidus de CRD. Les avantages pour les entrepreneur.e.s en construction sont multiples, notamment des économies financières, une meilleure réputation environnementale et la conformité réglementaire4.

En adoptant un plan de gestion des matières résiduelles, les entrepreneur.e.s peuvent accroître leur efficacité opérationnelle tout en contribuant à un environnement plus propre et plus durable. 

Pourquoi est-ce bénéfique? 

Le PGMR est bénéfique parce qu’il permet de mettre en œuvre et de structurer la réflexion entourant le choix, l’utilisation et la gestion des matériaux dès la phase de planification des chantiers en amont plutôt qu’en réaction. 

L’entreprise ESPÉ Montréal a pu jouir d’un accompagnement de Stratzer pour réaliser un PGMR dans le cadre du projet pilote de tri en chantier. Voyons ce que la directrice générale de ESPÉ, Marie-Claude Dubois-Rioux, en a pensé : « Tout d’abord, le plan de gestion des matières résiduelles fourni pour chacun de nos chantiers est un document qui nous a satisfaits à 100 %! Partant de la définition des matières pouvant être gérées à l’identification des collecteurs ou sites d’apport, ce document contient aussi de l’information sur les coûts, leurs critères d’acceptation et les bonnes pratiques à mettre en place pour faciliter cette expérience qu’est le tri des matériaux. Nous avons particulièrement apprécié les outils associés, tels que les affiches ainsi que les formulaires de contrôle et de suivi, en raison de leur grande utilité ». 

Bien qu’on ne puisse prédire l’avenir, tout indique que des mesures incitatives verront le jour dans un avenir rapproché, et les entreprises qui auront entamé l’intégration de pratiques durables comme celle d’un PGMR en chantier auront une longueur d’avance sur la compétition.  

Des outils pour commencer une démarche 

L’APCHQ souhaite rappeler que RECYC-QUÉBEC dirige un programme de reconnaissance des centres de tri de construction, rénovation et démolition (CRD). Au total,14 installations sont à ce jour reconnues. Vous pouvez consulter la liste en cliquant ici et privilégier le transport des matières vers l’un de ces centres. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur la mise en place d’un PGMR, n’hésitez pas à communiquer avec un.e professionnel.le. L’APCHQ a travaillé avec la firme Stratzer. 

D’autres professionnel.le.s de différentes régions sont répertorié.e.s ici. 

Documentation supplémentaire : 

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Félix Cadotte

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