À l’instar de la construction résidentielle, le marché de la revente au Québec a connu une année 2021 exceptionnelle.
Au chapitre du nombre de ventes, les courtiers immobiliers de la province ont réalisé 109 588 transactions par l’entremise du réseau Centris l’année dernière, soit seulement 2 % de moins que le record absolu enregistré un an plus tôt (112 171 ventes en 2020). Le tableau ci-dessous résume les principales statistiques sur l’activité de revente l’an dernier, selon les régions métropolitaines de recensement.
Ce qu’il y a de plus impressionnant, c’est la croissance des prix. Le prix médian d’une maison unifamiliale au Québec a atteint 365 000 $, un record évidemment. Il s’agit d’une hausse de prix annuelle colossale de 24 %, ce qui constitue aussi un record. Jamais, depuis que les associations de courtiers immobiliers compilent les statistiques, soit 1980, le prix des propriétés résidentielles n’a augmenté aussi rapidement en une année. On note par ailleurs que les hausses de prix de 2021 sont généralisées à toute la province[1]. Les délais de vente se sont aussi drastiquement raccourcis. En moyenne, il a fallu 51 jours pour qu’une maison unifamiliale trouve preneur à l’échelle de la province, soit 40 jours de moins qu’en 2020.
Bien sûr, cette envolée des prix est attribuable à un fort déséquilibre entre l’offre et la demande. Avec des taux hypothécaires qui ont atteint un creux historique l’année dernière et la pandémie qui a chamboulé les préférences de certains ménages, ceux-ci sont demeurés très friands d’acquérir une propriété, mais du côté de l’offre, il n’y a jamais eu si peu de propriétés à vendre. Il manque actuellement cruellement de logements pour propriétaires-occupants (unifamiliale et copropriétés) et c’est le principal facteur qui érode l’abordabilité de notre marché immobilier.
Considérant
par surcroît que le Québec cherchera à attirer davantage de travailleurs
étrangers afin de combler les besoins en main-d’œuvre au cours des prochaines
années, il y a un important besoin d’accélérer la construction résidentielle. À
priori, il y a là une opportunité pour les entrepreneurs, mais nos
municipalités sont-elles prêtes à accueillir davantage de logements? Il y aura
assurément une réflexion à faire sur les enjeux de développement durable en
matière de logements, mais aussi en matière d’infrastructures publiques.
[1] Dans les plus petits centres urbains, dont les données n’apparaissent pas dans le tableau, les hausses de prix oscillent entre 4 % à Val-d’Or et 34 % à Salaberry-de-Valleyfield.