Les données préliminaires publiées par Statistique Canada concernant les dépenses en rénovation résidentielles au Québec pour l’année 2020 s’élevaient à un peu plus de 13 milliards de dollars, ce qui représentait un recul de 12 % par rapport à 2019. Ce résultat semblait contre-intuitif étant donné que les quincailleries et magasins de matériaux de construction ont été pris d’assaut durant la pandémie, au point de provoquer des ruptures de stock de plusieurs produits.
Or, l’organisme fédéral vient de publier des statistiques révisées qui sont de beaucoup supérieures aux données initiales. Les dépenses en rénovation résidentielle sont désormais estimées à 14,850 milliards de dollars en 2020 au Québec. Il s’agit d’une très légère augmentation de 0,2 % comparativement à 2019 (voir Figure 1). Ainsi, malgré la fermeture complète des chantiers et des commerces de détail durant près d’un mois (du 24 mars au 19 avril) au printemps 2020 en raison de la première vague de la pandémie de COVID-19, un solide rattrapage s’est bel et bien produit par la suite.
Si l’on regarde les volumes de dépenses en rénovation sur une base mensuelle (voir Figure 2), on remarque, sans surprise, une baisse drastique en avril 2020, suivie de trois autres reculs mensuels. Toutefois, à partir du mois d’août, la tendance s’est inversée, de sorte que les baisses ont fait place à des hausses relativement soutenues[1].
Par ailleurs, les données permettent également de distinguer les dépenses en rénovation pour des propriétés unifamiliales ou des propriétés multifamiliales. Au cumul de 2020, les dépenses en rénovation pour des logements multifamiliaux ont reculé de 11 %. L’embellie dans ce segment n’a eu lieu que tardivement, soit en octobre. Par contre, pour les dépenses en rénovation de maisons unifamiliales, la croissance a repris dès le mois de juillet. Au cumul de 2020, ce segment montre une hausse de 9 % (qui a plus que compensé la baisse dans le segment multifamilial). L’idée selon laquelle, durant le confinement, les Québécois ont massivement redirigé une partie des sommes qu’ils auraient normalement consacrées à des voyages ou à des loisirs vers des travaux de rénovation à leur propriété se confirme donc avec les nouvelles données, et ce, à compter du mois de juillet 2020.
[1] Évidemment, il faut interpréter la hausse spectaculaire (350 %) d’avril 2021 comme une aberration, le point de comparaison étant le confinement draconien qui a marqué le début de la pandémie (avril 2020).