Prévention SST

Attention au coup de chaleur!

Le jour de l’accident, M. Demers se trouvait sur un chantier de construction à Québec et s’affairait à l’installation de cornières en fer et à la préparation du coffrage de murs dans une excavation. La région de la Capitale-Nationale traversait, à ce moment, une période de canicule depuis plusieurs jours.

À la fin de leur journée de travail, le travailleur et un collègue, qui covoituraient, ont quitté le chantier en direction de leur domicile. C’est alors que M. Demers, assis du côté passager, a présenté des symptômes de coup de chaleur. Considérant la confusion et les propos incohérents de son passager, le conducteur a immobilisé le véhicule et a contacté les services d’urgence. M. Demers a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté. (Source : CNESST)

Travailler à la chaleur, peu importe le secteur, présente des risques pour la santé, surtout lors des premières journées de canicule. Le corps a besoin de temps pour s’habituer à un changement de température à la hausse. C’est d’autant plus vrai pour les travailleurs et travailleuses qui effectuent des tâches physiques exigeantes, à un rythme continu dans des endroits peu aérés, sous le soleil ou dans des conditions d’humidité ambiante élevée.

Qu’est-ce qu’un coup de chaleur?

Il s’agit d’une défaillance du système chargé de contrôler la chaleur corporelle : la thermorégulation. Le coup de chaleur survient après une longue exposition à la chaleur ou en cas d’efforts prolongés dans un environnement chaud ou humide. Il peut aussi survenir après une longue période dans un espace confiné ou surchauffé. Le coup de chaleur se manifeste lorsque le corps ne réussit plus à se refroidir suffisamment.

Quels sont les facteurs déterminant les risques d’être victime d’un coup de chaleur?

Les facteurs environnementaux :

  • Température élevée (canicule);
  • Humidité élevée;
  • Sources de chaleur radiante (soleil, four, etc.);
  • Peu de circulation d’air, etc.

Les facteurs liés à la tâche et à l’organisation du travail :

  • Planification des travaux déficiente;
  • Absence d’eau potable fraîche;
  • Travail physique exigeant;
  • Pas suffisamment de pauses pour récupérer;
  • Type de vêtement inadapté à la température.

Les facteurs personnels :

  • Méconnaissance des dangers;
  • Le degré d’acclimatation (peut prendre entre 10 à 21 jours et se perdre en moins d’une semaine);
  • Hydratation insuffisante;
  • Caractéristiques de l’individu (âge, condition physique, etc.);
  • La prise de certains médicaments;
  • Certaines maladies qui interfèrent avec la thermorégulation;
  • La prise de boissons diurétiques (café, thé, alcool, boissons énergisantes).

Quels sont les signes et les symptômes?

Les symptômes de premier niveau à surveiller sont :

  • Maux de cœur;
  • Frissons;
  • Arrêt de la transpiration;
  • Fatigue importante;
  • Étourdissements;
  • Crampes musculaires;
  • Maux de tête.

Dans ces cas, il faut se reposer à l’ombre ou dans un endroit frais sous la surveillance d’un.e supérieur.e ou d’un.e secouriste et boire de l’eau jusqu’à récupération complète. En cas de doute, appelez les secours sans tarder.

Les symptômes de deuxième niveau à surveiller sont :

  • Incohérence des propos, confusion, délire;
  • Maladresse au travail, perte de concentration;
  • Agressivité, agitation, comportement bizarre;
  • Convulsion, perte de conscience.

Dans ces cas, il s’agit d’une situation d’urgence, composez le 911. Dans l’attente des secours, vous devez transporter la personne à l’ombre ou dans un endroit frais, lui retirer ses vêtements, l’asperger d’eau et faire de la ventilation. Faites boire de l’eau fraîche en petites quantités si la personne est consciente et lucide.

Moyens de prévention pour les travailleurs et travailleuses lors des journées chaudes :

  • Ajuster le rythme de travail en fonction de son acclimatation à la chaleur;
  • Prendre des pauses plus fréquemment à l’ombre ou dans un endroit frais;
  • Boire de l’eau toutes les 20 minutes, même si la soif ne se fait pas sentir;
  • Porter des vêtements clairs, de préférence en coton, pour favoriser l’évaporation de la sueur;
  • Favoriser le travail en équipe;
  • Se couvrir la tête;
  • Arrêter le travail aux premiers symptômes de malaise et signaler immédiatement aux collègues, aux secouristes et au supérieur ou à la supérieure tout symptôme ressenti ou comportement inhabituel d’un.e autre travailleur ou travailleuse.

Moyens de prévention pour les employeurs et les maîtres d’œuvre :

  • Planifier l’organisation du travail pour les journées chaudes et, au besoin, remettre à plus tard ou à une période plus fraîche les tâches physiques non essentielles, par exemple tôt le matin.
  • Prévoir un moment pour informer les travailleurs et travailleuses ainsi que les supérieur.e.s des dangers d’un coup de chaleur (risques, signes, symptômes), des premiers secours et des moyens de protection mis à leur disposition.
  • Fournir de l’eau fraîche aux travailleurs et travailleuses en quantité suffisante et s’assurer qu’ils et elles y ont accès et qu’ils et elles en boivent.
  • Aménager des zones de travail et de repos à l’ombre, ou dans un endroit frais ou climatisé, en accordant des pauses fréquentes aux travailleurs et travailleuses.
  • Permettre une rotation des tâches, modifier les horaires de travail et prioriser le travail en équipe sont également des options à privilégier.

La clé pour prévenir un coup de chaleur demeure toujours
une bonne planification des travaux.

Pour plus d’information, nous vous invitons à communiquer avec Solution Santé Sécurité au 438 315-6768, ou par courriel à service-sst@apchq.com.

Source : Dépliant Travailler à la chaleur… Attention!, 3e édition (DC100-1125-9 (2018-05))

À propos de l'auteur

Laurence Lafortune, Sylvain Patry et Jonathan Gobeille

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