Chantiers sécuritaires SST

Ancrages permanents : osez le changement!

Écrit par Julie Bastien

Réparation, installation, ajustement, entretien… Voilà des interventions fréquentes pour beaucoup de travailleurs de la construction. Mais fréquent est-il synonyme de sans danger? Non. D’autant plus que ces travaux impliquent généralement des sources d’énergie pouvant présenter un risque.

Une protection collective, comme l’installation d’un garde-corps, permet de protéger les travailleurs. Toutefois, il faut également prévoir une protection lorsque la situation ne permet pas cette installation, ou dans les moments où le garde-corps gêne les travaux et doit être retiré.

Dans le domaine de la construction résidentielle, on pense en premier lieu aux toits en pente, mais tout ce qui entoure les travaux de rénovation et de réparation en hauteur sur des bâtiments existants peut exposer les travailleurs à un risque de chute.

Comment remédier à cette problématique?

Une option simple peut être envisagée comme moyen de protection: faire l’installation d’ancrages permanents sur la couverture. Comment se fait-il qu’il n’y ait pas plus d’ancrages permanents sur nos maisons? On entend souvent des réponses telles que : « Le client ne trouve pas ça beau! », « C’est trop cher! » « Ça peut entraîner des infiltrations d’eau! ».

Ces arguments sont-ils fondés?

« Le client ne trouve pas ça beau ! »

L’échangeur d’air sur la toiture n’est pas vraiment beau non plus, et pourtant, on l’installe sans problème. Aujourd’hui, il existe plusieurs modèles très discrets d’ancrages permanents, et il est même possible d’en avoir de la même couleur que le bardeau, rendant les ancrages quasi invisibles du sol.

« C’est trop cher! »

Un ancrage permanent se détaille environ 50 $. Ce n’est donc pas un montant qui aura un impact important sur le coût des travaux! Les conséquences d’une chute, quant à elles, peuvent être extrêmement élevées en coûts directs et indirects. Il en est de même pour un arrêt des travaux qui entraînera des coûts beaucoup plus élevés que l’achat d’ancrages et qui pourrait mener à un constat d’infraction visant une tolérance zéro de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), dont l’amende minimale dépasse les 17 680 $.

« Ça peut entraîner des infiltrations d’eau! »

N’oublions pas qu’il y a d’autres équipements qui sont installés sur les toitures et qui représentent un risque beaucoup plus élevé en matière d’infiltration d’eau (puits de lumière, cheminée, etc.). Alors, si vos ancrages sont installés selon les normes et conformément aux instructions du fabricant, cette crainte n’est pas fondée.

Et si vous proposiez les ancrages?

En résumé, on constate que tout est dans la façon de voir les choses et de les présenter. Proposez les ancrages à vos clients en leur expliquant que ça vous permettra de vous assurer que vos travailleurs seront protégés, mais également que les intervenants qui procèderont à des travaux dans le futur (gouttières, remplacement des fenêtres, déneigement, etc.) bénéficieront aussi d’une protection antichute grâce à la présence d’ancrages. Vous pourriez être surpris des réponses positives à cette proposition. Allez-y, osez le changement!

À propos de l'auteur

Julie Bastien

2 commentaires

  • Je crois que les ancrages permanent sur une toiture ne sert absolument de rien. D’abord, lorsque le temps pour la réfection de la toiture arrive, les couvreurs auront à monter sur le sommet du toit (selon la pente) pour poser des ancrages lors des travaux.
    Aussi, l’ancrage ne sert de rien alors qu’il faut monter au sommet du toit pour attacher le cordage. Donc l’installation de l’ancrage peut se faire au même moment (Monter pour s’attacher ou pour poser un ancrage demeure la même manoeuvre)

    Que ce soit les couvreurs ou le propriétaire ou tout autre personne qui monte sur la toiture, aura à poser un ancrage pour s’attacher. Alors que l’ancrage soit là ou non, cela ne change rien du tout puisqu’il faut néanmoins monter sur la toiture jusqu’à l’ancrage pour s’attacher.

    Aussi, l’exemple des accessoires sur la toiture qui auraient plus de risque d’infiltration n’est pas valable. Que ce soit un ventilateur, une sortie de fan de salle de bain ou même la cheminée, il y a moins de risque d’infiltration à voire nulle, qu’un ancrage. Car le scellement est de beaucoup plus supérieur et beaucoup mieux appliqué sur les accessoires que sur un ancrage.

    Après plus de 38 ans d’expérience comme couvreur, je ne vois pas encore la bonne méthode de bien sceller un ancrage. Car le scellement ne peut pas se faire adéquatement. Sinon j’aimerais bien voir comment on peut y arriver.

    À vous de me le démontrer.

    • Merci de nous lire et de l’intérêt que vous portez à notre article.

      Le but de la loi en matière de santé-sécurité est l’élimination à la source même des dangers pour les travailleurs.

      Lorsqu’il n’y a pas d’ancrage sur la toiture, il est évident que vous devez installer un ancrage en premier lieu. Par contre, si un ancrage est déjà en place, vous venez de réduire l’exposition de votre travailleur, au même titre que lorsque vous terminez les travaux de toiture, vous devez vous assurer que le travailleur est attaché jusqu’à la toute fin.
      Le temps d’installer un ancrage est plus long que le temps de fixer le crochet de la corde dans l’ancrage. De plus, plusieurs modèles peuvent s’installer sur la toiture et non seulement sur le faîte du toit. Donc, lorsqu’un ancrage permanent est prévu ou est déjà présent, vous réduisez la source du danger.

      À notre connaissance, plusieurs infiltrations d’eau sont répertoriées autour des puits de lumière et des cheminées. En contrepartie, nous n’avons aucune infiltration d’eau répertoriée au niveau des ancrages permanents.

      Assurez-vous de suivre les instructions du fabricant de l’ancrage que vous installez, comme proposé dans les liens suivants :
      https://superanchor.com/wp-content/uploads/2018/09/ARS_Manual_2018_FR_complete_LR.pdf
      https://www.3mcanada.ca/3M/fr_CA/p/d/v000431207/

      N’hésitez pas à communiquer avec moi s’il y a quoi que ce soit.

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