La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) vient de publier les données sur les mises en chantier résidentielles pour le quatrième trimestre de 2020 au Québec, ce qui permet de dresser le bilan pour l’ensemble de l’année.
Le nombre de mises en chantier dans la province s’élève à 54 006 habitations, soit une croissance de 13 % par rapport à 2019. Ce nombre est composé d’un recensement de 47 232 nouvelles constructions dans les centres urbains de 10 000 habitants et plus (un sommet depuis au moins trente ans) et d’une estimation de 6 834 mises en chantier dans les zones rurales. Depuis 1990, seule l’année 2004 a été plus faste, grâce à un impressionnant total de 58 448 habitations entamées.
« Ce résultat est d’autant plus exceptionnel dans le contexte de la pandémie, qui a provoqué une fermeture complète des chantiers du 24 mars au 19 avril, puis une fermeture partielle jusqu’au 11 mai », note Paul Cardinal, directeur du Service économique de l’APCHQ. « Les résultats de 2020 ont dépassé toutes les attentes, même les plus optimistes », ajoute-t-il.
La construction de logements collectifs (appartements, maisons jumelées et maisons en rangée) a accaparé 80 % des nouvelles constructions, comparativement à 20 % pour les maisons individuelles. Néanmoins, la construction de maisons individuelles, en déclin depuis plusieurs années, a enregistré un rebond de 21 % l’an dernier grâce à 10 861 nouvelles fondations coulées. La construction de logements collectifs n’est pas en reste, avec une croissance de 11 %. C’est surtout le segment locatif qui a donné le ton, avec plus de 28 500 logements entamés. Il s’agit d’une croissance de 16 % par rapport à 2019, et d’un sommet pour la construction locative au Québec depuis 1987.
Sur le plan géographique, parmi les six régions métropolitaines de recensement (RMR), Sherbrooke (+20 %) et Saguenay (+18 %) ont enregistré les plus fortes augmentations des mises en chantier l’an dernier. Les RMR de Montréal (+9 %), de Québec (+8 %) et de Trois-Rivières (+3 %) ont également connu des hausses d’activité. Seule la RMR de Gatineau n’a pas emboîté le pas sur le chemin de la croissance, avec une diminution de 10 % des mises en chantier. Il s’agit néanmoins d’une excellente année pour la région gatinoise considérant que 2019 constituait une année record.
Dans les plus petits centres urbains, plusieurs agglomérations de l’est de la province se sont démarquées en 2020 avec de fortes augmentations des mises en chantier, comme les Îles-de-la-Madeleine (+79 %), Gaspé (+229 %), Matane (40 contre 6), Rivière-du-Loup (+168 %) et Rimouski (+32 %). Les deux principales agglomérations de l’Abitibi-Témiscamingue ont aussi connu des progressions exceptionnelles, soit de 189 % pour Val-d’Or et de 78 % pour Rouyn-Noranda.
Dans les Laurentides, les hausses notables de 2020 sont survenues dans les agglomérations de Sainte-Agathe-des-Monts (+204 %), de Saint-Sauveur (+72 %), de Lachute (+134 %) et de Mont-Laurier (139 contre 17). Ailleurs en province, les performances des agglomérations de Cowansville (+170 %), de Sainte-Marie (+111 %), de Roberval (+71 %), de Sept-Îles (+50 %) et de Shawinigan (+49 %) sont dignes de mention.
Notons finalement que l’activité de construction s’est accélérée dans les régions rurales (centres de moins de 10 000 habitants), les mises en chantier passant de 4 433 en 2019 à 6 834 en 2020, soit une croissance de 54 %.