Vous savez probablement déjà qu’un entrepreneur qui installe un appareil ou un matériau en prend aussi la responsabilité, c’est-à-dire qu’il se porte garant de sa performance, et ce, même lorsque celui-ci a été fourni par le client.
Garantie de construction résidentielle (GCR) a compilé les réclamations les plus fréquentes en 2020 et devinez quoi? Les appareils de plomberie non homologués figurent au premier rang des réclamations des clients.
En fait, la plomberie ne serait que la pointe de l’iceberg, puisque les matériaux installés de manière générale dans un bâtiment doivent aussi répondre à des exigences spécifiques. Avec une offre abondante qui évolue rapidement, pas surprenant qu’on ait du mal à s’y retrouver lorsqu’on parle d’homologation et de conformité des matériaux. Il s’agit là d’une question bien complexe que nous tenterons de démêler pour vous.
Homologation
Est-ce que le produit acheté est homologué? Très bonne question… Mais qu’est-ce que ça change? L’homologation établit la rencontre de critères spécifiques et confirme que le produit en question est conçu pour offrir une performance mesurable dans un contexte donné. L’homologation doit émaner d’un organisme reconnu, par exemple : UL, ULC, CSA, ONGC, Intertek, etc.
Lorsque le produit en question ne présente aucune marque d’homologation, il sera alors plus simple pour vous de faire la part des choses. Ayez le réflexe de demander ces informations. Lorsqu’aucune documentation relative à l’homologation ne s’avère disponible, nous ne conseillons pas l’utilisation de ces matériaux.
Un produit peut aussi être homologué par un organisme de certification qui n’est pas nécessairement reconnu au pays ou qui fait état d’essais qui ne sont pas adaptés à notre climat, par exemple. Que l’organisme de certification soit américain, européen ou autre, il n’est pas garanti que le produit puisse se conformer aux normes à respecter ici. À noter que l’inverse est aussi possible, c’es-tà-dire que certaines normes européennes peuvent s’avérer plus sévères et, par conséquent, la norme canadienne sera respectée.
Homologation partielle
On remarque aussi une tendance des manufacturiers à fournir une homologation partielle ou scindée de leurs produits. Par exemple, on vous demande d’installer un produit que vous ne connaissez pas particulièrement. Vous faites les vérifications d’usage à savoir si le produit est conforme. Vous constatez que la fiche du produit énonce des performances égales ou supérieures à des normes provenant d’organismes reconnus (ASTM CGSB, ONGC, etc.) et présumez alors que le produit est conforme et vous n’allez pas plus loin… Erreur!
Bon, ça devient plus complexe ici… Un produit ayant réussi des essais émanant d’un organisme de certification reconnue n’est pas toujours conforme?
Vous devez vous assurer que les homologations visent bien le produit dans son ensemble, pour l’usage prévu. Ainsi, dans l’exemple donné, les homologations pourraient viser des composantes du matériau testées indépendamment l’une de l’autre.
Conclusion : le matériau tel qu’il est constitué n’a pas été soumis à des essais de performance et, par conséquent, nous vous recommanderons de ne pas l’installer, puisqu’on ne vous garantit pas que le produit acheté offre une performance adéquate pour l’utilisation projetée.
Code de construction
Plusieurs manufacturiers vont afficher, dans les fiches techniques de leurs produits, la réussite de tests confirmant certaines des propriétés physiques de leurs produits. Les tests sont effectués par des organismes reconnus, et le tout donne une impression de rigueur irréprochable. Bref, on suppose que le produit sera conforme. Par contre, lorsqu’on fait des recherches un peu plus poussées sur les matériaux, on constate fréquemment que les essais effectués par les manufacturiers ne correspondent pas toujours aux normes de performance citées par le Code. En résumé, on peut tester un produit selon plusieurs paramètres et réussir plusieurs tests sans nécessairement être conforme au Code de construction.
La section 1.3 du Code national du bâtiment (CNB) dresse la liste des normes incorporées par renvoi. Ces normes présentent, entre autres, les exigences relatives aux matériaux installés sur les chantiers. Ainsi, pour savoir si un produit que vous vous êtes procuré répond aux exigences du Code de construction, vous pourrez y trouver la réponse à vos questions.
Évaluation de produits par le CCMC
Le Conseil canadien des matériaux de construction (CCMC) est une division du Conseil national de recherche du Canada (CNRC). C’est donc une branche du même organisme qui publie le fameux Code national du bâtiment. Le CCMC offre un service d’évaluation des matériaux de construction qui a pour mandat d’en évaluer la performance. Ainsi, lorsque vous avez procédé aux autres vérifications préalables et que vous ne trouvez toujours pas de confirmation quant à la conformité du produit, vous pourriez trouver la réponse à votre question du côté du CCMC.
Le Code est très spécifique sur certains points, mais il faut rappeler qu’il fonctionne aussi par objectif, soit l’atteinte de performance. Ainsi, lorsqu’un manufacturier est convaincu qu’un matériau est adapté pour répondre de façon performante à certaines exigences du Code, mais que selon sa nature il est à priori non conforme, il peut en demander l’évaluation à ses frais.
Lorsque l’évaluation s’avère positive, le CCMC publiera un rapport d’examen. On précisera alors selon quels critères le produit peut être utilisé, les paramètres d’atteinte de la conformité au Code, les limitations et les conditions à respecter pour l’utilisation du produit évalué. Pas de zone grise. Donc, si vous constatez un numéro d’évaluation du CCMC en consultant une fiche technique, ce sera généralement bon signe. Ces données peuvent être consultées en ligne dans le recueil d’évaluation du CCMC.
Nous vous invitons à faire preuve de prudence lorsqu’on vous propose de nouveaux produits et matériaux, et même de vous interroger sur la conformité de certains produits que vous utilisez déjà. L’alternative bon marché ne s’avère pas une aubaine si on n’en tire pas une performance adéquate, et c’est vous qui en paierez les frais en cas de défaillance.
Si vous avez besoin d’information sur l’homologation et la conformité d’éléments que vous installez sur un chantier, le Service technique de l’APCHQ peut procéder, pour vous, aux vérifications nécessaires assez rapidement. Évidemment, si vous êtes déjà en train d’installer le produit… il est trop tard !
Bonjour,
La réponse est dans l’article, mais pour être plus précis:
1) Valider les exigences normatives exigées pour ce produit dans le code de construction.
Si le type de produit existe dans le Code (exemple un échangeur d’air), le produit doit être conforme aux exigences indiquées dans le Code.
2) Si le produit n’a pas été testé afin de démontrer sa conformité aux normes prescrites, il faut faire tester le produit par un laboratoire indépendant en fonction des normes prescrites.
3) S’il s’agit totalement d’un nouveau produit dont aucune norme référée au Code ne peut être applicable à celui-ci, mais que le produit sert à substituer un produit dont le Code réfère à des normes, il est préférable d’obtenir un rapport CCMC qui indique que le produit satisfait aux exigences du Code. https://nrc.canada.ca/fr/certifications-evaluations-normes/centre-canadien-materiaux-construction
Bonne journée