Vous sortez le matin pour vous rendre à votre chantier, il fait noir, le thermomètre indique –20 ºC et le vent atteint une vitesse de 15 km/h. Si nos étés riment avec coups de chaleur et peau pelée, l’hiver amène son lot de risques pour la santé et la sécurité de nos travailleuses et travailleurs.
Dès que la température extérieure atteint les 5 ºC, une attention particulière s’impose, d’autant plus que le refroidissement éolien et le taux d’humidité augmentent les risques d’engelure, voire d’hypothermie dans les cas extrêmes. Reprenons notre exemple ci-haut : avec un vent de 15 km/h, la température ressentie sera de -29 ºC. À cette température, la peau exposée peut geler en 10 à 30 minutes.
L’humidité a aussi un effet, car plus l’air est humide et plus les pertes de chaleur sont importantes, plus la peau est sensible au froid! Quant aux vêtements, ils deviennent humides, ce qui les rend inconfortables en plus de réduire leur capacité à vous isoler du froid.
En plus des facteurs environnementaux, on doit également tenir compte de la tâche à accomplir, voire de l’individu. En effet, la durée de l’exposition, l’absence d’endroit pour se réchauffer, la charge et la cadence du travail auront pour effet de créer des pertes de chaleur par transpiration. Les postures statiques ou l’absence de mobilité auront aussi une incidence sur la capacité du corps à générer de la chaleur.
Par ailleurs, chaque individu possède son propre niveau de tolérance au froid. Son état de santé général et les boissons ou les aliments qu’il consomme pourraient influencer sa tolérance au froid.
Que pouvez-vous faire?
- Planifier le travail en fonction de la température. Par exemple, en réservant le travail à l’extérieur pour les journées plus douces, lorsque possible.
- Former et informer les travailleuses et les travailleurs des risques liés au froid et des symptômes avant-coureurs d’engelures ou d’hypothermie.
- Prévoir des abris chauffés, mais pas surchauffés, qui permettront aux travailleuses et aux travailleurs de se réchauffer durant leurs pauses.
- Augmenter le nombre de pauses.
- Éviter le travail en solo.
- Arrêter le travail aux premiers signes d’une engelure et s’abriter dans un endroit tempéré.
Ces mesures de prévention ne sont que quelques exemples. Pour en savoir plus sur les risques d’engelure et d’hypothermie, nous vous invitons à consulter le guide de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail : https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/organisation/documentation/formulaires-publications/travailler-au-froid-gelures-hypothermie.
En terminant, le choix des bons vêtements est crucial. Ceux-ci devront tenir compte non seulement des facteurs météorologiques mais également des tâches à effectuer et du niveau d’effort exigé.
- On favorisera les multicouches : Non seulement des couches pourront être retirées si la personne a trop chaud, mais l’air contenu entre les couches aura un effet isolant;
- On évite les sous-vêtements en coton, car ce matériel conserve l’humidité;
- Le vêtement devrait permettre l’évaporation de la sueur;
- Les vêtements humides devraient être remplacés par des secs;
- Assurez-vous de couvrir les parties du corps les plus vulnérables aux engelures (doigts, orteils, nez, tête, oreilles, visage).
Que ce soit pour gérer efficacement les dangers liés aux engelures ou à l’hypothermie (ou à tout autre risque sur un chantier de construction), la clé du succès repose sur une bonne planification. Assurer une gestion efficace de la santé et de la sécurité est le meilleur moyen d’éviter des événements tragiques au travail.
Pour obtenir plus de renseignements, nous vous invitons à communiquer avec le Service de la santé et sécurité du travail de l’APCHQ, au 438-315-6818, ou par courriel, à service-sst@apchq.com.